• 1ère nouvelle (sans nom)

     

    Depuis trois jours, la mer est autour de nous, depuis trois jour, l’air salé nous fait éternuer sans arrêt ; depuis trois jours, mon cœur ne bat que pour une seule femme : Carioca.

                Cette fille est à la fois la déesse des océans et la déesse de l’amour, ses yeux sont grands et ronds, et ils sont s’y bleus que je m’y plongerais volontiers. Ses mains sont si douces qu’elles me réchauffent le cœur ; ses cheveux blond ondulent paisiblement autour de sa tête et lui tombent jusqu’à la taille. Elle est la plus belle des créatures de Dieu.

                Cependant, n’étant que matelot, je ne peux pas exactement savoir à quoi correspond l’amour. Aimer une femme, est-ce juste comme aimer la mer, au point de vouloir la voir tous les jours et rester des heures à la contempler, sans rien faire ?

    Ou alors, est-ce de la désirer au point de s’en déchirer le cœur ? Milles questions trottent dans ma tête, de jours en jours…

                La vie de matelot n’est gère agréable : des conditions de vie horribles à bord d’un bateau hors la lois ; être l’esclave d’un capitaine qui torture des gens pour le simple plaisir. Non, ce n’est gère une vie enviable. Cependant, j’aime ce « métier » si je peux me permettre de l’appeler ainsi. Ce que j’aime ici, c’est la mer, d’ailleurs, je suppose que sans la mer, aucun homme n’aurais frôlé son pied sur la terre. Il n’y aurait personne, rien…

                Ce matin, je suis de corvée ; notre programme de la journée étant divisé en seulement quartes parties, je sais que j’y aurait droit à un moment ou à un autre. D’ailleurs, notre programme ce résume à ça :

     

    1 : Corvées

    2 : Sieste (nous ne dormons vraiment jamais)

    3 : repas (si vous appeliez du poisson pas cuit un repas, alors nous avons la même signification de ce mot !)

    4 : Autre

     

    Je dois avouer que notre programme n’est gère excitant ; toujours la même routine quotidienne, les mêmes geste. A croire que nous sommes des machines à tout faire.

    Cependant, dans la catégorie « autre », je me permet de faire deux sous catégories :

    En premier, la sous catégorie « rien ». Oui car « autre » signifie pour la plupart du temps rien. Car lors de ce petit temps de répit nous pouvons observer la mer ou nous balader sur le pont (geste souvent mal vu du capitaine).

    L’autre sous catégorie est la catégorie « aide du capitaine ». C’est peut-être le moment le plus excitant dans la vie d’un matelot. Car oui, en effet vous aurez l’autorisation de parler avec le capitaine, d’écouter ses formidables récits où il est toujours mis en valeur, de voir nos prochaines destinations, d’étudier les cartes etc…

    C’est vraiment ce que l’on peut espérer de mieux… ou de pire. Certains attendant de rencontrer le capitaine avec impatiente, et d’autres le redoutent. D’après ce qu’en dit la rumeur, beaucoup de matelots auraient perdus la vie suite à un tête à tête avec le capitaine.

    Sur ce bateau, j’ai un vieil ami : Cristiano. Ce jeune homme est à peine plus âgé que moi, il a  dix-huit ans tout au plus ; mais lui est respecter de tous car il a  eu le privilège de rencontrer la capitaine.

    Il raconte souvent avec émotion comment le capitaine et lui se sont entendus à merveille ; il raconte également comment il a recalculé la trajectoire du bateau avant de s’apercevoir que le capitaine allait trop au sud.

    La modestie n’est pas le fort de mon ami.

     

    Pendant que je m’acharnait à passer le balais humide sur le pont, un oiseau vert volait autour de moi frénétiquement ; cet oiseau se nomme Solem. C’est un oiseau que j’ai eu le plaisir de recueillir suite à la découverte d’un île où rayonne le soleil. J’avais trouvé Solem sur la plage, mourant, je l’avais aussitôt adopté car ses plumes (vertes et bleus) me rappelaient la mer et la végétation ; deux contraires.

    Solem était un perroquet qui d’ordinaire, savait répéter, prononcer et même parfois épeler les mots. Le miens ne savait dire qu’une chose : « cacahuète » ; lorsqu’il avait compris que dans ma besace de cuir se trouvait des centaines de ces petites choses, il n’avait cesser de répéter ce mot à longueur de journée.

    Au début, le trouvant adorable et attendrissant, je cédait et lui donnait des cacahuètes ; mais il me fallu apprendre à économiser ma nourriture à peu près comestible à bord de ce navire, donc je fus contrains de lui refuser.

    Maintenant, il ne quémande que très rarement et uniquement dans les cas de « grosse famine ». C’est à dire, maintenant, à midi pile, quand le soleil tape sur le pont.

     

    - Cacahuète ! Cacahuète ! Répétait-il .

    - Calme toi Solem, tu vas en avoir.

     

    Je glissa ma main dans ma besace et sortit une grosse poignée de cacahuète que nous partageâmes ensemble ; c’est à ce moment précis, que le second du capitaine choisit de faire son apparition sur le pont.

    Le second était détesté de tous ; et encore plus méprisé que le capitaine. Pourquoi ? Parce qu’avec lui, nous n’avons aucune liberté ; il est toujours en train de nous critiquer, de nous ordonner des ordres secs et sans aucune politesse.

                Une autre raison : il est le préféré du capitaine et profite donc d’une chambre à lui tout seul, de nourriture variée et équilibrée, d’un salaire plus élevé et de certains privilèges dont nous sommes nombreux à vouloir profiter.

                Le second se place devant moi, se racle la gorge et déclare d’un ton ironique :

     

    - Matelot ! Votre stupide oiseau à eu une immense honneur hier ! (Il ne me laisse même pas le temps de demander quoi que ce soit avant de continuer :) Il a connu l’honneur de visiter mes quartiers ! Et deviner quelle est la preuve de ce que j’avance : j’ai trouvé  ses selles sur mon lit ! Veillez à ce que cela ne se reproduise plus ! A moins que vous ne vouliez que votre stupide piaf se retrouve au fond de l’océan pattes et ailes liées !

     

    Rien qu’à la perspective de voir le cadavre de Solem reposant dans l’océan, j’en frissone, alors, je me soumet et déclare :

     

    - Cela ne se reproduira plus, vous avez ma parole monsieur…

    Le second ne dit rien et tourna les talons pour repartir dans la direction opposé. Solem qui avait compris qu’on parlait de lui, vint se poser jouer sur mon épaule droite et poussa un petit cris timide.

     

    - Eh oui ! Tu vois comment ça va se terminer si tu continues tes bêtises ?! Ton corps plumeux se trouvera au fond de l’océan glacial, c’est ce que tu veux ?

     

    Solem baissa la tête, bien conscient que je lui faisait une réprimande. Il resta perché sur mon épaule en guise de solidarité pendant que je passait le balais. 


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