• Le book

    Ce livre ou plutôt cette histoire s'appelle :

     

    Le book 

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     - Chapitre I  

    - Chapitre II

    - Chapitre III

    - Chapitre IV

    - Chapitre V

    - Chapitre VI

    - Chapitre VII

     

  • Je hais les anniversaires. Tout particulièrement, les miens. J’en ai vécu vingt et un, alors autant vous dire que j’ai de l’expérience ! J’ai quelques étranges raisons de ne pas aimer les anniversaires. Déjà, on t’offre des cadeaux. C’est un point négatif étant donné que les cadeaux c’est pas toi qui les choisi. Donc, à tous les coups, tu vas te retrouver avec des parfums puants, des livres inintéressants et des trucs bizarres.

    Ensuite, si tu as la mauvaise idée d’organiser une fête pour ton anniversaire, tu vas te taper trente-cinq invités qui feront tout pour gâcher ta soirée. Ils seront là à parler affaires, santé, famille… peuvent pas décompresser ces gens là…

    Et surtout, tu vas devoir subir les : « joyeux anniversaire ! » lancés par tes amis d’université.

    Il y aussi un léger problème, a chaque anniversaire, ma mère me propose de monter à Paris pour me rejoindre dans mon appart afin de fêter mon anniversaire avec elle. Mais ce problème là est souvent réglé facilement avec une excuse bidon que seule elle avalerai !

    « J’ai un championnat d’athlétisme ce jour là » (je ne fais pas de sport)

    « Euh… Fred m’a invité à faire du camping » (il déteste ça)

    « Y’a une fuite dans l’appartement, je suis en plein dans le nettoyage ! » (Ca par contre, c’est crédible)

     

    Alors, cette année, j’ai décidé d’être tranquille dans mon appart et de décompresser lors du jour le plus pourri de l’année.

    En ouvrant ma boite au lettres ce matin, je suis tombé sur vingt-trois lettres et à peu près le même nombre de cadeaux. L’étape de l’ouverture des cadeaux allait commencer.

    Déjà, rien qu’en voyant la touche qu’ils avaient, je pouvais être sur que ça n’allait pas être top. Des petites boites. J’espérais avoir une chaine hi-fi (il faut dire que la mienne n’est plus en état de fonctionner) ou un ordinateur (le mien commence à dater). Eh non ! Ca allait être des trucs pourris comme d’habitude !

     

    Découragé, je me dis que j’allais les ouvrir plus tard. En attendant, j’allais pouvoir mettre mes notes de cours au clair sur mon antiquité (autrement dit, mon ordi). Je suis à l’université scientifique de Paris (je suis incapable de vous dire laquelle) tout ce que je sais, c’est qu’elle est super grande et qu’elle réunit des gens de l’Europe entière ! J’adore les sciences. Depuis tout petit, elles m’ont fascinées. Pour moi, notre cœur ne fait pas « boom boom » tout seul, il y a un truc.

    Alors, en sixième, j’ai appris par cœur mes leçons d’SVT afin d’avoir la meilleure moyenne dans ce domaine. Mes moyennes de SVT ne sont jamais descendues en dessous de 18,5.

    Je n’aimais pas le collège. Je n’aimais que l’SVT. Les autres matières, je m’en fichais. Elles n’étaient pour moi que des choses inutiles à savoir.

    Par contre, j’aimais le français. Ou plutôt les rédactions. Je réussissais particulièrement bien dans ce domaine. D’ailleurs, ma famille avait pensée que je prendrait bac L et non bac S. Elle pensait aussi que je me mettrai à écrire des bouquins… En vain… Je ne sais jamais quoi raconter dans un livre. On peut y mettre tellement de choses… Des histoires d’amour, de guerre, d’amitié, de fantastique, d’enquêtes…

    J’ai cesser de me remémorer mon passé dans ma tête

    Il était 5h25 et mon ordi venait de planter. Ca arrivait très souvent. Ah… comme je rêverais d’avoir un mac ; c’est d’après moi le plus bel ordinateur au monde. Design moderne, ne plante presque jamais et surtout, il n’attire pas l’attention des gens sur toi. Ils ne murmurent pas dans ton dos :

    « Eh ! Ma grand-mère elle a un ordi comme ça ! »

    « T’as vu l’ordi du mec ? »

    « Apparemment, il a une connexion internet mais j’y crois pas trop… »

     

    Il faut dire que mon ordi n’est pas beau. Il est d’une marque quasi inconnue et il ne paye pas mine. Il est d’un affreuse couleur jaunâtre (est-ce parce que je ne le nettoie pas assez souvent ?) il est petit mais très large. Et surtout, il manque une toute sur deux au clavier…

    Je l’ai surnommé : l’antiquité.

     

    A force d’avoir relus mes notes que un écran de mauvaise qualité, mes yeux étaient rouges. Aussi, je décidai de faire une pause.

    J’allai arroser mon petit bonzaï et lui couper quelques feuilles mortes. J’aimais aussi les arbres et la nature. J’adorais spécialement les baobabs. Malheureusement, il n’était pas donné à tout le monde d’avoir un baobab chez lui. Alors je me contentai d’un bonzaï.

     

    Après avoir passé une trentaine de minutes à humidifier, arroser, couper les feuilles mortes… J’étais crevé ! Je n’en pouvais plus ! Mes bras étaient en caoutchouc. Je ne pouvais plus faire quoi que ce soit. Je jetai un coup d’œil aux cadeaux ; puis à l’horloge.  Elle affichait 19h05 c’était trop tôt pour ouvrir les cadeaux ! Je ne m’en sentais pas capable !

    Mais, j’étais bien capable de regarder mes SMS de « joyeux anniversaire ». Normalement, il n’y en a pas beaucoup. Ce sont plus mes amis que ma famille qui vont m’envoyer des SMS. Sauf que des amis, je n’en n’ai pas beaucoup. Du moins, pas assez ; à part Fred, je n’aime pas grand monde. Je n’aime pas les gens. Je les trouve pathétiques ; les filles, elles entrent toute dans la catégorie « peste ».

    Je n’avais que trois SMS. Ils venaient tous du même destinataire : Sam.

     

    Premier message :

    Bon anniv’ !

     

    Deuxième message :

    Sadzhrttttjknl,jughbjkopiuhjkijn ( ??)

     

    Troisième message :

    Désolé pour le deuxième message, mon portable a bugée !

     

    Super… Trois messages pour ne rien dire. Mon téléphone non plus n’était pas d’une grande marque. Il devait être lui aussi d’une marque inconnue tant le design était moche !

    Il était blanc, il avait un minuscule écran et c’était limite si il ne fallait pas voir de loupe pour déchiffrer les SMS reçus. Les touches, elles étaient ben… comme les vielles touches de téléphone. Pour une touche, il y avait : 1 a b c . Du coup, si tu voulais le « c » il fallait cliquer trois fois sur la touche !

    Galère !

    Allez, il était temps de se jeter à l’eau. L’ouverture des cadeaux avait sonnée. Je ne pouvais plus y renoncer ; mais en voyant cet énorme tas de ferrailles (autrement dit, des cadeaux) je ne m’en sentais pas capable. Allez, il le fallait.

    Je m’approchai d’un pas lent, vers la pile de cadeaux qui encombrait mon appart ; et je déchirai rageusement le premier cadeau qui me tombait sous la main.

    A mon grand étonnement, c’était un truc… Bien ; un DVD. Un film qu’on était allés voir avec Fred mon cousin qui fichait vraiment la trouille !  C’était des extraterrestres qui prennent possession d’une fille… Trop bien ! Je devinai facilement que le DVD venait de Fred, c’était le seul qui m’offrait des trucs bien.

    Cela me donna du courage, et je pus avoir la force de me précipiter sur les autres cadeaux en espérant qu’ils seraient aussi bien !

     

                En fait, du côté famille, pas de changement, toujours aussi nul.

    J’ai eu plusieurs parfums qui puaient, des habits neufs (de ce côté je ne me plaint pas, je n’ai pas beaucoup de tee-shirt. Mais ils auraient pu en choisir des plus beaux). Il y avait aussi, pas mal de bouquins qui n’avais pas l’air terrible et quelques chaussettes. Il y avait heureusement des raisonnables qui avaient résignés à m’offrir un cadeau inutile, et qui m’avaient tout simplement offert un chèque. Je crois que le chèque est le cadeau parfait... Ce sera un peu d’argent mis de côté pour mon futur ordinateur.

     

                Je me fis un repas tout simple, histoire de ne pas m’énerver en faisant bruler ma cuisinière tout pourrie.

    Je fis de pâtes. Simple, rapide, bon… les pâtes sont devenues depuis quelque temps une sorte de régime, pour moi. Etant donné que mes économies sont un peu à sec, la seule possibilité qu’il me reste est d’acheter des pates en quantités.

     

                Maintenant, j’allais m’attaquer aux cartes. Elles étaient toues extravagantes comme si il était impossible d’acheter juste un bout de papier blanc et d’y marquer un petit mot. Non, il fallait forcément qu’il y ait un gâteau, un chat, une guitare… Et puis, les mots à l’intérieur n’étaient pas très élaborés… C’était souvent des : « salut ! ça va ? Bon anniversaire ! » Bref, rien de très spécial.

    Je n’ai eu jamais le cœur à jeter des lettres qui m’ont étaient adressées, alors je les garde précieusement dans un tiroir ou elles finiront par moisir à force de ne pas êtres relues…

     

                En allant me coucher, je réalisai qu’il me manquait un paquet. Celui de ma sœur. Ma sœur m’offrait à chaque anniversaire le meilleur cadeau de tout les temps.

    L’année dernière, son cadeau était une magnifique sacoche pour transporter mon ordinateur plus facilement. L’année d’avant, c’était un magnifique bouquin qui se nommait : Bonzaï : s’en occuper 50 conseils pour devenir un pro ! Ce bouquin m’a servit à m’occuper de mini baobab plus longtemps. Ah oui, aussi ; quasiment tout les objets de ma maison ont un nom !

    Par exemple, mon ordinateur, comme je déjà cité, se nomme “Antiquité“. Mon téléphone n’a pas vraiment de nom, mais je l’appellerais volontiers “ordure“. Quant à mon Bonzaï, son nom est : “mini baobab“.

    Mais il y en a plein d’autres ! Mon réveil se nomme “la pire invention du siècle“, ma télé “la chose inutile qui ne me sert jamais“

    Finalement, je ferma les yeux et me laissa partir dans mes rêves et songes…


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  • A 7h la pire invention du siècle sonna. Il était temps pour moi de me tirer du lit et de m’habiller.

    Comment m’habiller ? Chaque jour la même question apparaissait dans ma tête. Certes l’université n’est pas un concours de mode mais les jeunes traitent beaucoup d’importance à la tenue vestimentaire.

    Je piochai dans mon armoire ; un sweet vert kaki, un jean moulant et un bonnet vert et orange. Bien sur, je pris un slip, des chaussettes et un tee-shirt marron en dessous du sweet.

    Je me contemplai dans le miroir. Quelle classe ! Le bonnet vert et orange faisait particulièrement bien ressortir mes cheveux roux et plutôt longs. Quant à mes yeux verts émeraude, ils ressortaient aussi très bien !

                Quand je suis allé à l’université pour la première fois, j’ai été choqué : tout le monde puisse porter les vêtement qu’ils souhaitaient. En effet, plus petit, j’ai été dans des écoles, collèges et lycées privés où l’uniforme était obligatoire. Yeurk ! Ils étaient tous plus moches les uns que les autres ! En plus, ils n’étaient jamais confortables à porter ! Sois ils piquaient, sois ils collaient, sois ils grattaient !

     

    Je pris une petite douche en vitesse. Evidement, il y avait encore un problème dans la plomberie donc l’eau qui coulait était froide voire glacée !

    En tout cas, une chose est sure, dès que je vois le plombier, je lui saute dessus et je le menace de l’enfermer dans mes toilettes si il ne répare pas cette satanée douche !!

    Le plombier est un homme gras, vieux, pâteux, au crane rasé et un peu étrange. Il parle très rarement pour ne pas dire jamais ! Les seuls mots qui sortent de sa bouche sont :

    « Voilà, cela ferra cent euro s’il vous plait !»

    Où encore :

    « Je vais m’occuper de la douche »

    Et le plus souvent :

    « Mmmmmh…? »

    Bref, cet homme ne parle pas. Il a toujours la bouche fermée et utilise le trois quart du temps le langage des signes (qu’évidemment je ne comprend pas !).

     

                Pour le petit déjeuné, je me pris deux tartines à la confiture de fraise et un bol de lait. Le petit déjeuné est économique chez moi !

     

    Je glissai dans mon sac ; mon ordinateur, un petit classeur, un crayon et un calepin à dessin, me voilà prêt à partir.

    Je vérifiai trois fois si la porte de mon appartement était bien fermée avant de daigner sortir du seuil de ma porte.

    Je traversai les couloirs de deuxième étage en quatrième vitesse. Quand soudain je réalisai que j’avais oublié ma clef USB dans laquelle était précieusement rangée mon exposé pour aujourd’hui ! Je fis demi-tour et fonça vers la porte de mon appartement. Je glissa la clef dans la serrure et pénétra dans mon appartement plongé dans le noir. Où était cette satanée clef USB ? Je fis par la trouver deux minutes plus tard. Elle était sur mon terrarium où logeait Kafi mon serpent apprivoisé. Celui-ci siffla lentement de la langue en m’apercevant. Cela signifiait : « Ho je dors moi ! Laisse moi tranquille ! »

    En sortant une nouvelle fois de mon appartement, j’aperçu ma vielle voisine : Pétunia.

     

     

    Pétunia est une folle dingue qui ne pense qu’à deux choses :

    - faire le ménage

    - S’occuper de Kiki sa souris blanche

     

    Et justement, elle est en dépression nerveuse (tu m’étonne !) et est attentive au moindre bruit. Et vu le boucan que j’avais fait en cherchant ma clef USB, celle-ci ne devait pas être de bon poil.

    - Monsieur Simon ! M’interpela t-elle.

    J’eu la politesse de me retourner. Elle était toujours aussi moche que d’habitude ! Petite, toute courbée, les cheveux blancs coupés courts et elle possédaient des énormes lunettes qui masquaient son regard.

    - Monsieur Simon ! Vous faites un tel raffut que Kiki s’est réveillée et moi avec !

    -… Euh oui mais je… Commençais-je.

    - Il n’y a pas de « oui mais » ! Je vous rappelle que si je fais une dépression, c’est aussi à cause de voisins bruyants ! Sachez que je peux porter plainte au commissariat et…

     

    Je ne perdis même pas mon temps à lui répondre. Le temps qu’elle finisse sa phrase, j’avais déjà dévalé l’escalier et j’était dans le hall d’accueil.  Je pris mon courage à deux main et tourna la poignée de la porte .

     

    Je dévala la grande rue qui descendait jusqu’au métro. Il faisait sombre, et l’air était glacial. Les seules luminosités provenaient de boulangers ou de pâtissiers ; grâce à eux, il régnait une douce odeur de pain grillé.

    Toutes les secondes, un vent glacial soufflait et me glaçait le sang qui peinait déjà à couler dans mes veines. Mais ce n’était pas pire que les quelques gouttelettes de pluies qui tombaient à intervalles régulières dans mon cou déjà frigorifié.

    Mes poings étaient fermés dans mes poches pour essayer de se réchauffer…

    En vain…

    Une fois arrivé à l’escalier qui descendait jusqu’au métro, je fus soulagé. Certes, il ne faisait pas une chaleur hors du commun, mais la température était quelques degrés au dessus de dehors. Il ne pleuvait pas non plus, et il n’y avait pas de vent, ce qui faisait toute la différence.

     

    Après avoir passé mon ticket dans la borne (qui refusa trois fois d’accepter mon ticket sois disant périmé), je pénétra dans la gare peux fréquentée. Normal. Si tôt le matin, il n’y avait pas un chat. Les quelques personnes qui prenaient le métro étaient souvent des clochards, des voleurs, des psychopathes ! Bon bref, je ne vais pas m’attarder sur les détails mais disons que le métro est très mal fréquenté le matin.

     

    Une fois assis dans le métro, j’ouvris mon sac et en sortit mon calepin à dessin et un crayon. Du bout de la mine, j’effleurais à intervalles régulières ma feuille de papier, je dessinait.

    J’adore dessiner les mangas, il s’agit d’une fascination qui j’ai depuis ma plus tendre enfance. Mais ce que j’aime le plus, c’est de caricaturer une personne que je vois à la manga.

    Justement, dans le métro, il y avait un homme qui ressemblait vaguement à Omar Sy. Je le caricatura en prenant mon temps. Dès que je vis que cet homme descendit, je lui sauta dessus et lui présenta mon dessin. Il fut apparemment ravit que quelqu’un ai pu le dessiner. Pour le remercier de s’être laisser faire, je lui offris mon dessin. Il semblait tout joyeux.

    A croire que certaines personnes sont toujours joyeuses…

    L’homme me fit une rapide accolade et me salua d’un petit signe de la main tout en continuant d’observer son dessin. Comme si il s’agissait de la Joconde.

    J’aimais rendre les gens heureux. J’aimais qu’ils me sourient. 

     

    Une fois arrivé à ma station, je sortis de la gare pour me retrouver sous le perpétuel ciel gris de Paris.

    Je marchai en direction de l’université qui était de loin le bâtiment le plus imposant de toute la rue. 

     

    L’université était grande, spacieuse et moderne. De l’extérieur, elle était très carrée sur carrée. Elle était de couleur blanche. Un blanc neuf, comme si on avait posé la peinture il y a cinq minutes. Les fenêtres étaient disposées de manière très régulière mais de manière très jolie. Les fenêtres, c’était ce que je préférais dans les salles de classe. On pouvait y admirer une magnifique vue de Paris pendant un cours inintéressant. Il y avait tout autour de l’université, un vaste parc bien vert où les étudiants trainaient habituellement ; sauf que, vu le froid, ils avaient tous préférés se nicher dans le couloir en attendant la sonnerie.

     

    En pénétrant dans le couloir principal, je réalisai que je ne m’étais pas trompé ! Tous les étudiants étaient assis contre le mur et ils se pelotaient les uns sur les autres. Normal. Le radiateur est toujours autant détraqué. Ils étaient tous regroupés contre le seul radiateur qui marchait (un peu). Mais les places complètement contre le radiateur étaient très prises et certain en venaient aux mains pour avoir ces places là.

     

    Seul un étudiant avait préféré ne pas se mêler aux conflits et s’était assis à la place la plus froide. De l’autre côté du couloir, là, où aucun radiateur ne marchait.

    Il avait la tête légèrement baissée, on aurais pu croire qu’il dormait. Cet étudiant était brun. Les cheveux bouclés et emmêlés, il avait aussi de très grandes lunettes qui lui masquaient un peu son regard. Son menton était un menton rond, d’enfant…

    Je reconnu Sam, mon meilleur ami, mon confident, mon fidèle compagnon d’aventures…

    - Sam ! L’interpelais-je !

    Sam détourna son regard du sol et m’observa ; dès qu’il me vu, un sourire apparu sur son visage.

    - Simon ! S’exclama t-il de sa voix ténor. Bon anniversaire mon vieux !

    Inutile de lui préciser qu’il me l’avait déjà souhaité par téléphone. Mais bon, c’est l’intention qui compte… Par solidarité, je m’assis à côté de lui.

    - Quelle matinée ! J’en veux plus des comme ça, il fait froid dehors, vivement l’été !

    - L’été, on est loin d’y être mon vieux lui dis-je avec un haussement d’épaules.

    - C’est bien vrais ça… Au fait, je me suis dit qu’un petit cadeau te ferais plaisir ! déclara Sam en ouvrant son sac Easpak noir.

    Il avait prononcé cette phrase avec tant d’intérêt que je le soupçonnais d’avoir préparé cette phrase à l’avant dans sa tête.

    - Fallait pas !

    - Chaque année tu dis ça rétorqua Sam d’un air agacé, change de disque !

    Je pris un air bougon pendant que Sam sortit une boite recouverte d’un atroce emballage cadeau dont je soupçonnais Sam d’être l’auteur.

    - Joyeux anniversaire !

    Je pris la boite à deux mains et je l’ouvrit. Les cadeaux de Sam ne sont jamais trop mal. Le trois quart du temps ce sont des mangas et l’autre quart c’est quand il ne m’a pas acheté de cadeau sous prétexte que :

    « Je n’ai pas le temps en ce moment ! je croule sous les révisions ! mais je me rattraperais l’année prochaine ! »

    Tu parles ! Tout ça pour ne pas avouer que son porte monnaie est presque vide. Il me dirais la vérité que ça ne me générais pas…

    J’ouvris le paquet, il contenait… des BD… mais pas n’importes quelles BD ; que des BD que j’adorais ! Du genre troll de troys ou Star Wars en BD.

    Jamais Sam ne m’avais offert d’aussi beaux cadeaux ! Je le remercia du fond de mon cœur et rangea les précieuses BD dans mon sac.

    - Merci infiniment Sam ! Fallait pas !

    - Je savais que ça te ferais plaisir répondit celui-ci d’un air ravi.

    Nous passâmes le reste du temps à discuter de tout et n’importe quoi. Inutile de préciser, de quoi nous parlions, ça ne sert à rien.

     

    Lorsque la sonnerie retentie, Sam et moi firent grise mine, nous nous serrâmes la main, et nous partîmes chacun de notre côté.

    Nous n’étions pas dans la même classe. Un problème assez potentiel étant donné que l’on se retrouvait dans le parc, ou au réfectoire.

    Sam allait en chimie, moi en math. Cette matière est pour moi le truc le plus inintéressant au monde ! Pour une raison simple : je ne comprend rien. Mais quand je dis rien, c’est rien du tout ! D’ailleurs, je crois que je n’ai jamais rien compris au maths. Jamais.

    L’avantage d’avoir cours de math, c’est qu’il me permettais de m’améliorer en dessin en gribouillant des croquis sur mon cahier de dessin qui était censé être mon cahier de math.

    Lorsque je pénétra dans la salle de classe, je réalisa que j’était un peu à la bourre  car tout le monde était déjà en place… Sans dire un mot, je pris place au fond.

    L’heure s’écoula, interminable…

     

    Je réalisa un croquis super bien réussis de la prof. Cinq minutes écoulées.

     

    Je réalisa un croquis de la classe. Dix minutes de plus écoulées…

     

    Je pris une BD offerte par Sam et je l’a lu d’une traite. Trente minutes écoulées.

     

    La prof me remarqua en train de lire une autre BD et elle me menaça de m’exclure de son cours. (ce qui m’aurais gêné car j’ai besoin de quelques notes de maths pour l’examen de fin d’année. ) Cinq minutes écoulées

     

    J’attendis sagement la sonnerie, il ne restait que dix minutes… Cinq minutes… Une minute… Dix secondes… Neuf…Huit…Sept…Six…Cinq…Quatre… Trois…Deux…Un…

     

    La sonnerie retentie et tout les étudiants se précipitèrent dans le couloir. Maintenant, nous avions cours de Chimie ce qui était nettement plus intéressant. 


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  •  

    Après le cours de chimie, je rejoignais le couloir principal afin d’y retrouver Sam. C’était notre quart d’heure de pause pour nous et tous les étudiants.

     

    Le couloir était bondé d’étudiants, comment allais-je retrouver Sam là-dedans ?

    Je marchai aveuglement au milieu de la foule afin d’essayer de le repérer, mais c’était strictement impossible ; il y avait trop de monde et trop d’agitation.

    Je m’adossai contre le mur en espérant que dans quelques minutes plusieurs étudiants auraient suivis mon exemple et que j’y verrais plus clair. Ce ne fut pas le cas.

    Battant en retraite, je sortis mon portable et envoya un texto à Sam pour lui demander où il était.

    La réponse fut presque immédiate, il me signala qu’il était devant la salle de maths A12.

    Je pris mes affaires et je longeai le couloir.

     

    Je l’aperçu. Il était adossé au mur de droite et il lisait un livre, un énorme livre ; Sam est un grand lecteur, personne ne peut le nier. D’ailleurs, son appartement le prouve.

     

    J’ai vu une fois son chez lui ; il est grand, très grand, plus grand que le mien. Il ressemble plus à un appartement dans lequel on vit lorsqu’on est adulte plutôt qu’un appartement dans lequel on vit lorsqu’on est étudiant.

    Son appart’ est composé de deux très grandes et vastes pièces. La première, c’est la pièce principale, dans laquelle on trouve sa cuisine américaine, son salon et son lit.

    Bien sur, ce ne sont pas les seuls objets que vous êtes susceptibles de trouver dans ce séjour, il y a divers meubles entassés dans tous les coins, le trois quart sont des étagères remplies à ras bords de romans, livres, encyclopédies… Les étagères des livres sont de couleur noires et souvent agrémentées de petits dessins au blanco que j’eu le plaisir de lui faire.

    Autre chose qui me fascine chez lui : son bureau. Il a la tête d’un bureau de patron : grand, noir, bien rangé (le mien est dans un désordre pas possible) et souvent agrémenté de son ordinateur qu’il pose fièrement dessus.

     

    Comme quoi, on n’a pas besoin de ressembler à son meilleur ami pour l’aimer !

     

    Je m’assis à côté de Sam : il ne bougea pas, il lisait, il lisait toujours. Impossible de lui faire lâcher son livre.

     

    - Sam, tu…

    - Attends cinq minutes ! Me répondit-il d’un ton assez désagréable.

     

    Sans me faire prier, je m’exécutai : je me figea et ne bougea plus jusqu’à ce que Sam déclare :

     

    - Ce livre c’est de la bombe ! Je crois que c’est le meilleur que je n’ai jamais lu !

    - Tu dis ça à chaque livre que tu lis…

    - Là par contre c’est vrai ! Tien, si tu veux je te le prête.

     

    Il tendit vers moi son espèce d’énorme livre qui devait peser trois fois son poids, je le repoussai légèrement.

     

    - Sans façon ! Déclarais-je. Je n’ai pas envie de mourir assommé par un livre !

     

    Sam sourit à pleines dents et me décrocha une tape amicale dans le dos.

     

    Les cours de la journée furent tous plus ennuyants les uns que les autres.

    Autant le matin, la chimie c’était intéressant, mais l’après-midi n’était composé que de cours inintéressants et franchement inutiles. Je fus content de partir !

     

    Lorsque je sortis de l’université, le ciel était presque noir –bien qu’il n’était que 18 heures.

    Le vent faisait tellement de bruit que je ne pus presque pas dire « à demain » à Sam ; et pour couronner le tout, il faisait tellement froid que le parc du bahut était gelé !

     

    Pour le reste, ce fus le train-train habituel : je sortit de l’université, longea la route, pris le métro (tout en dessinant) puis, je traversa la rue qui séparai la station de métro de chez moi.

     

    Lorsque je fus devant l’immeuble, j’ouvris ma boite au lettre, car il y a souvent du retard dans les cadeaux d’anniversaire.

    L’année dernière j’avais eu même droit à un gâteau envoyé par la poste.

    Ce gâteau provenait du sud de la France, il avait été envoyé par ma tante Marge que je déteste.

    Il y avait de la bonne intention d’envoyer un gâteau… Mais par la poste !

    Le gâteau avait du rester deux jours dans un horrible camion postier fumant où la température n’est gère inférieure à 30°C.

    Je vous laisse deviner qu’une fois que j’ai saisie cette chose immonde et toute dégoulinante qu’était le gâteau, mon premier reflexe fut d’ouvrir ma poubelle et de le jeter dedans de toutes mes forces.

    Mon second réflexe fut de faire une crise de fous rires en imaginant ce que dirai les éboueurs lorsqu’ils verraient cette chose immonde dans la poubelle.

    Et enfin, mon troisième réflexe fut d’appeler ma tante pour le « remercier » de son « délicieux » gâteau à la crème. Je lui ai fait un baratinage en lui expliquant qu’il était délicieux et que j’en avais manger avec pleins d’amis (mais bien sur !) et que j’espérais en ravoir un l’année prochaine.

    En raccrochant le combiné, j’avais réalisé de la gaffe que je venais de faire : j’avais dit que j’en voulais un l’année prochaine.

    Du coup, j’ai rappelé ma tante en lui disant de ne plus m’acheter de gâteaux maintenant parce que j’ai pris trente kilos en mangeant celui-ci et que j’en avais fait une allergie.

    Evidement, elle ne pas cru et elle s’est mise à me crier des injures. J’ai vite raccroché le téléphone en me maudissant.

    Des fois, je me demande si je pourrai être comédien grâce à mes excuses et ma manière très crédible de mentir.

     

    Mais bon, cette année à mon grand soulagement je n’u pas droit au gâteau dégoutant de ma tante, mais un à un gros paquet bien emballé.

     

    Lorsque je pénétra dans l’appartement, je pris un couteau et j’ouvris le carton : il contenait un paquet emballé avec du papier cadeau bleu marine, ainsi qu’une petite lettre : je l’ouvris.

     

    Cher frère

     

    Tu me manque tellement, je sais que petits on ne rêvait que d’une chose : partir loin de l’autre, mais maintenant, c’est presque l’enfer d’être séparé de toi et de ne jamais te voir.

    Mais bon, tu traces ta route, et j’espère qu’elle sera belle et pleine d’aventures.

     Pour mon cadeau d’anniversaire, j’ai voulu t’offrir quelque chose d’utile.

    J’ai toujours voulu que tu écrive un roman : je souhaite que mon vœu soit exaucé.

    Alors, j’ai choisi de t’offrir

     

    STOP ! Je cessa de lire et ouvris le paquet : le suspense est à son comble.

    Le cadeau de ma sœur était un espèce d’énorme livre d’un style qui faisait un peu « vieux grimoire de magie ».

    La couverture était brune et vierge. La reliure quand a elle était un peu usée et couverte de taches d’encres.

    Lorsque j’humai l’odeur, je compris qu’il provenait d’un endroit où on l’avait laissé pourrir.

    Je l’ouvris, à l’intérieur, les pages étaient jaunâtres et vierges, il n’y avait rien d’écrit.

    Je tournai frénétiquement les pages dans l’espoir de trouver au moins un petit texte, mais il n’y avais rien.

    Alors, je repris la lettre de ma sœur et chercha l’explication…

     

    … J’ai choisi de t’offrir un livre…vierge… Comprends-tu de quoi à besoin  ce livre ? D’un texte.

    Et ce texte cher frère, c’est toi qui va l’écrire ; j’ai toujours voulu te voir prendre un stylo et écrire une histoire longue, avec un but au bout…

    Si tu ne publies pas ce texte, écrie-le au moins pour moi, pour que je puisse le lire et comprendre la signification de chacun de tes mots placés dans un sens poétique…

    Pense à moi de temps en temps quand même…

    Bonne anniversaire Simon !!

    Alicia ta sœur

     

    Alicia se foutai de moi ! Je lui ai toujours expliqué en long et en large que je ne pouvais pas écrire de livre ! Ce n’était pas possible ! Je ne sais jamais quoi mettre dans un livre !

     

    Pourquoi avait-elle décidé de me contraindre à un défi que je ne pouvais pas relever d’avance ?

     

    Avait-elle fait un pari idiot avec Sonja sa meilleure amie qui me hait ?

     

    Ou alors pensait-elle vraiment que j’allais écrire ce livre ?

     

    *    *    *

    Une fois blotti dans mon lit, je songea à Alicia : elle qui m’offrais toujours les meilleurs cadeaux d’anniversaires venait de m’offrir un défi impossible à relever. Elle me décevait… Beaucoup…

    Jamais je n’écrirai ce livre…

    Jamais…


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  • A l’université le matin, la première chose que je fus, c’était d’annoncer à Sam le livre vierge que j’avais obtenu.

    Après lui avoir compté un résumé détaillé de ce qui c’était passé, il soupira et dit :

     

    - Alicia aimerait seulement te voir écrire ce satané livre et tu le sais.

    - Oui mais moi j’aimerai qu’on me foute la paix avec ça ! Si j’en ai pas envie, c’est mon problème pas le sien !

    - Moi aussi ça me plairait de te voir coucher sur le papier une histoire digne de ce nom. Tu pourrais au moins essayer ?

     

    C’en fut trop pour moi, je déclarai :

     

    - Mais bon sang Sam ! Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « je-n’en-n’ai-pas-envie » Dis-je en hurlant chaque mot comme si ils allaient bruler sur ma langue.

    - Tu… Commença Sam qui s’arrêta aussitôt en percevant mon regard.

    - Sam, je n’écrirai jamais ce livre ! Que ce sois bien clair !

    -… Tu es en colère ?

    - Un peu… C’est juste que… J’étouffe.

     

    Juste au moment où j’annonçai ça à Sam, j’observai la fenêtre du hall et je réalisai qu’aujourd’hui, il faisait à peine frais, et qu’un soleil éclatant rayonnait sur la pelouse verte du parc.

    Il faisait beau !

     

    J’aimais la chaleur pas trop étouffante, juste celle qui permet de se balader en manches longues et pulls à l’air libre.

     

    Au moment où j’allais peut-être retrouver une humeur normale, une paire de fesses se planta devant moi.

    Je n’eu même pas à lever la tête pour savoir qui se perchait au dessus de si petites fesses : Marie.

    Marie est… comment dire… Je risquerais d’être impoli si j’expliquais ça franchement.

    Bon, en gros, il s’agit de le fille la plus populaire de l’université mais également de la plus sotte.

    Cette Marie est une brillante élève, personne ne peux le nier. Elle est jeune, jolie, blonde aux grands yeux vert.

    Ce qui fascine tous les gars du bahut, c’est sa poitrine énorme et ses minuscules fesses.

    D’une taille de guêpe, Marie porte toujours des tee-shirts et des slims qui l’amincissent encore plus que d’habitude.

     

    J’ai de très bonnes raisons de détester cette fille :

    Premièrement : elle m’a demandé de sortir avec elle alors que j’arrivai à peine à l’université.

    Deuxièmes : Elle a donné la gifle de sa vie à Sam, tout ça parce qu’il lui avait demandé où est-ce qu’elle trouvait ses vêtements si petits. « Dans le rayon 3-7 ans ? » avait-il souligné.

    Troisièmement : cette fille se la pète toute la journée et sors avec un gars différent chaque semaine.

     

    Dès qu’elle nous vit, elle éclata d’un rire sans joie :

     

    - Tiens, mais qui voilà ? Simon Parkinston et son acolyte. Vous allez bien les gars ?

    Ce ton, très ironique signalai qu’elle n’avait pas rit depuis longtemps.

    - Ho, mais qui voilà ? Demandai-je. Voilà la « 3-7 ans ».

     Un murmure de rires se fit entendre dans le couloir, Marie repris le devant.

     

    - Tellement drôle ! Haha ! Je suis morte de rire ! Ca fait combien de fois que tu nous as sorti la blague ? Une trentaine de fois non ?

    - Marie, tu n’as donc pas de mecs plus stupides que nous à draguer ?

    - Je ne cherche pas à vous draguer ! Seulement à vous ridiculiser ! Vous êtes des cafards dans ma soupe !

    - Quel humour Marie ! Déclara Sam

    - Ho toi ! Tu ferais mieux de la fermer ! Tu veux que je raconte à Simon ton best friend forever ce qui s’est passé en cours d’anglais la dernière fois ?

     

    Sam prit un air apeuré que je ne lui connaissais pas, puis changea brutalement de sujet :

     

    - Alors, Marie, si t’es pas venue içi pour nous draguer, explique moi quoi ! Les garçons sont des jouets pour toi ! Tu les collectionnes depuis le début de l’année ! Tu en es à combien ? Dix-huit ruptures depuis le début de l’année ?

     

    Ce ton calme est sur avait le don d’agacer Marie, elle fit exprès de planter son talon aiguille de quarante centimètres de hauts sur la chaussure de Sam. Celui-ci poussa un grand « Aïe ! » qui résonna dans le couloir.

     

    - Enlève ta godasse de la chaussure de Sam s’il te plait.

    - Bien sur, mais d’abord, je vais t’expliquer un truc ! Simon Parkinston ! Ton petit copain est un peu étrange si tu veux mon avis !

    - Tais toi ! Et vire ton pied de là !

     

    Marie me dévisagea d’une manière de dire «  je n’ai absolument rien entendu ! Répète plus fort ! »

     

    Cette arrogance ne me plus pas du tout, je me redressa et fit une pseudo prise de judo qui consistai à balayer les jambes de Marie grâce à mon pied. Mon plan marcha ! Elle tomba sur le dos avant de pousser un cris digne d’une bête féroce.

     

    Sam qui semblait soulager de ne plus avoir mal aux pieds fut pris par un élan d’excitation qui consista à donner un coup de pied dans les cotes de marie qui hurla de plus belle.

     

    C’était trop beau pour être vrai ! La proviseure arriva accompagnés d’une demi douzaine d’élèves qui semblait avoirs des têtes de balances.

     

    - Simon Parkinston ! Dans mon bureau !

     

    Je fis mine de n’avoir rien entendu et je me penchai légèrement sur Marie. Son nez saignait et son dos était crispé…

     

    Qu’avais-je fait ?

     

    *     *     *  

    - Vous m’écoutez monsieur Parkinston ?

     

    Cela faisait plus d’une demie heure que je me trouvai dans le bureau de la proviseure à somnoler pendant qu’elle me criai dessus.

     

    - Euh, oui…oui madame… Bredouillai-je

    - Je ne veux pas de violence içi ! Ce que vous venez de faire est digne d’un jeune adolecent de collège !

    - Elle l’a cherché cette pauvre fille ! Ca fait des mois qu’elle nous cherche les noises ! Elle les a trouvés !

     

    J’étais très en colère mais en même temps, je ne me rendais pas compte de ce que j’avais fait…

     

    - Ne parlez pas comme ça de la meilleure élève de cet établissement ! Que vous a t-elle fait ?

     

    C’était vrai ça… A part se moquer de nous, elle n’avais rien fait de mal.

     

    - C’était de la violence sans raison déclarais-je. Je suis nul…

     

    La proviseure me fixa un court instant, puis déclara.

     

    - Vous êtes un bon élève Parkinston, je ne tiens pas à vous renvoyer. Cependant, je ne tolèrerai plus d’exceptions aux règlement ! Vous avez joué votre joker Simon !

     

    J’étais tellement heureux de m’en tirer aussi bien, que j’aurais volontiers embrassé la proviseure… avant qu’elle ne déclare :

     

    - Cependant, je vous colle un travail d’intérêt général pour deux mois.

     

    Glups ! DEUX MOIS ?  Pas possible ! Reste à savoir en quoi consistent les travaux :

     

    - Vous nettoierez toutes les toilettes le soir après les cours, et vous commencerez demain soir !

     

    Les toilettes…. Ho non ! Déjà que celles de chez moi je peux pas survivre au nettoyage, alors là… Toutes les toilettes ! Quelle horreur !

     

     


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  • Je crois que je peux nommer ce jour comme étant le PJDA (Pire Jour De l’Année).

    J’aime bien les acronymes ; ils te permettent de dire un truc long sans le dire en entier. Au début, je disais que je n’aimais pas les anniversaires, mais pas au point d’être des PJDA… Je ne les aimais pas… C’est tout…

    Mais, je me demandais ce qui m’avais pris… D’ordinaire, je suis d’un tempérament calme et réfléchi. Là, j’ai été tout le contraire : excité et irréfléchi.

     

    Marie l’avais cherché, mais pas au point que je l’envois valser sur le sol glacial des couloirs. Mais que m’avait t-il pris non de nom !

    Je longeai les salles de classes du bâtiment A. Après m’avoir annoncé ma punition, la proviseure m’avais dispensé de cours pour le reste de la journée. Du temps perdu remplacé par du temps gagné…

     

    Arrivé chez moi, l’envie me pris de dessiner. Mais cette fois, ni caricature amusante, ni dessin d’un style manga étaient représentés sur mon dessin. Cette fois, ces dessins enfantins furent remplacés par des mains ensanglantées, des femmes en larmes ainsi que des gens souffrants et toujours autant recouverts de sang…

     

    Lorsque j’étais énervé, je le montrai par mes dessins. Pour ajouter un effet « gore » à mon dessin, je ne coloriai rien, je laissais tout en gris à part le sang que je faisais en rouge pétards…

     

    Quelques heures plus tard, j’avais liquidé ma réserve de feuilles blanches de mon appart’. Ainsi que utilisé toutes les mines de mon critérium. Dépressif, bâtant en retraite, je donna à manger à Kafi, en espérant que cela me redonnerais le cœur joyeux.

     

    Ce n’en fut rien, Kafi me mordit trois fois d’affiler le doigt lorsque je daignai approcher ma main de lui.

    Mon serpent apprivoisé étant en train de faire sa crise des trois mois (pour un humain on aurais dit la crise des vingt-cinq ans).

    Kafi était un animal du genre indépendant et heu, comment dirais-je… « Mordeur ».

    Son hobby, sa passion autrement dit ; était de me mordre les doigts.

    J’essayait justement de l’apprivoiser : de faire en sorte qu’il ne me morde plus… Mais mes efforts étaient vains…

    Mais bon… je l’appelait quand même  « mon serpent apprivoisé » parce que ça faisait genre que je l’avais dompté.

    Stupide…

     

    Vers six heures, la sonnerie retentit. Je me dirigeai vers la porte d’entrée, et au passage, je renversai le sac contenant la nourriture de Kafi ; tous les granulés se rependirent par terre…

     

    - Purée ! Pourquoi ces choses là n’arrivent qu’à MOI !! Me mis-je à crier

     

    Je n’aurais pas aimé être à la place de l’individu qui se trouvai derrière la porte, je m’apprêtai en réalité à ouvrir d’un coup sec la porte, à hurler des injures et à la claquer aussitôt qu’elle fut ouverte.

    Je m’apprêtai à rentrer dans la première phase de ma « tactique d’énervement » sauf que lorsque j’ouvris la porte, je me rendis compte qu’il ne s’agissait que de Sam…

     

    - Ho Sam… Soufflais-je.

    - Ouais c’est moi vieux, je peux rentrer ?

     

    Poussant un soupir à la fois soulagé et agacé, je lui dis :

     

    - Entre, et fait comme chez toi…

     

    Sam s’assit sur le canapé et alla droit au vif :

     

    - Ecoute Simon : Marie, on sait pas trop ce qui va se passer pour elle… Enfin, ce que je veux dire c’est qu’elle s’en tire pas très bien.

    - Que veux-tu dire ?

     

    Sam pris son index et traça un trait imaginaire qui reliait la racine des cheveux très à gauche, jusqu’à la droite de la bouche.

     

    - Tout ça elle s’est coupée…

     

    Sam n’est jamais très explicit quand il parle… Alors, je fis la tête de celui qui avait tout compris et qui culpabilisait… Mais évidement, ça ne marcha pas…

     

    - De la racine des cheveux en haut à gauche, jusqu’au coin de la bouche à droite, en passant par dessus le nez et à côté de l’œil gauche.

    - Elle s’est coupée tout ça ? Mais comment ?

    - Quand tu l’as faites tomber, soupira Sam, sa tête à heurtée très fort une dalle en métal. Je sais pas tellement ce qui s’est passé, mais… Bon, elle n’échappe pas à des points de suture sévères…

    -…

     

    Je ne savais que dire. Lorsque j’avais retourné Marie, il n’y avait que son nez qui saignait… Mais elle était tellement recouverte de sang que je ne voyais pas exactement d’où provenait la blessure…

     

    - Mais moi aussi je suis coupable ! Cria Sam. On sera puni ensemble ou pas du tout !

    - Sam, tu n’y es pour rien

    - Simon ! Je lui ai donné un coup après ! Ca se trouve, c’est ça qui a fait une collision avec le métal !

    - Tu m’énerves… De toute façons, je suis déjà puni, je suis condamné à nettoyer les chiottes.

    - Aïe ! Pendant combien de temps ?

    - Deux mois…

     

    Sam fit une grimace d’un mélange d’amusement et de culpabilité. C’était très bizarre…

     

    - Et sinon, demanda t-il, c’est pour quand ton nouvel ordi ?

     

    Il désigna d’un geste vague l’espèce de fossile qui se tenait sur mon bureau et qui me servais d’ordinateur.

     

    - J’en aurai un nouveau quand j’aurais assez d’argent pour me le payer !!            

     

    Sam rit, lui, l’argent tombai du ciel grâce à ses parents. C’est d’ailleurs grâce à eux qu’il a un si bel appart’. Moi les miens je peux pas me les voirs…

     

    Nous discutâmes un instant de choses totalement inutiles (comme d’habitude) puis, Sam parti en me lâchant :

     

    - Courage mec ! C’est pas si terrible les chiottes !

     

    J’aurais donné n’importe quoi pour le téléporter ailleurs, loin… En Australie par exemple, comme ça, il ne ferait plus de remarque dans ce genre…

     

    *     *    *

    - Monsieur Parkinston, vous écoutez ?

    - Hein quoi ?

     

    J’était en cours d’anglais avancé, une option que je n’aurais jamais du choisir…

    Ma prof : Mme Lanbourg, me fait vaguement penser à une confiserie de boulanger. C’est peut-être à cause du fait qu’elle s’habille toujours en rose bonbon ou en vert pomme.

    Sans parler de ses petits colliers avec milles gris-gris qui soit disant lui portent chance…

     

    J’étais complètement perdu dans mes pensées depuis le début du cours, je serais incapable de vous dire de quoi traitait le sujet d’aujourd’hui…

     

    Lorsque la prof m’avait tirée de ma songerie, toute la classe avait ricané. La prof et moi étions nez à nez…

     

    - Monsieur Parkinston, pouvez-vous me dire pourquoi vous avez choisi l’option « anglais avancé » ?

    - Parce que j’aime bien l’anglais ai-je répondu en détournant la tête.

    - Eh bien on ne dirait pas… De quoi traitait le sujet aujourd’hui ?

     

    The question piège… Je ne savais pas quoi répondre, j’observai mes camarades dans l’espoir que l’un d’eux aurais la gentillesse de maider, mais non…

    Puis, mes yeux se posèrent sur les notes de cours d’un des élèves : il avait écrit : « l’influence de la population anglo-saxon par Shakespeare ».

     

    Je regarda la prof dans le blanc des yeux et déclara :

     

    - De L’influence de la population anglo-saxon par Shakespeare

     

    Mme Lanbourg me jeta un regard noir, puis reprit sont cours.

     

    Ouf… Sauvé ! 


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  • Lorsque la sonnerie retentie, je me dirigeai vers le parc de l’université. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, il faisait chaud et beau.

     

    Lorsque je fus dans le parc, un frisson de bien être passa dans mon dos. Les arbres majestueux et vert ombrageaient le parc. Les premières fleurs de buissons faisaient leurs apparitions, petites et timides : elles montraient à peine le bout de leur nez.

    Le ciel bleu était tellement bleu qu’on aurait cru qu’il se serait marié à la mer. Quant au soleil, il rayonnais de milles feux, créant une ombre à ôté de chacun des arbres, et faisait rayonner une luminosité jaunâtre mais magnifique ; c’était comme si le soleil avait touché la terre…

    Tous les étudiants étaient assis dans l’herbe, leur ordinateur sur les genoux. Les rares bancs que l’on percevait étaient occupés surtout par des enseignants.

    Mais, partout, il y a des exceptions, là, devant moi sur un banc, ne se tenait pas un prof.

     

    Mais la plus jolie créature que je n‘avais jamais vue.

    Ses cheveux étaient bonds comme le soleil rayonnant, ainsi qu’ondulés ils tombaient de façon agréable à regarder sur ses épaules.

    Ses yeux étaient plus bleus encore que le ciel et la mer. J’aurais pu me perdre dans leur regard.

    Elle avait un tee-shirt vert kaki décontracté et un slim noir. Son cou était orné d’un collier auquel pendaient de fausses plumes en argent.

    Presque pas de maquillage, juste un peu de mascara et de crayon.

    Mais ce qui me plaisait le plus chez elle, c’était sa posture, sa manière d’être assise, de mettre son dos légèrement courbé vers l’avant pour lire un livre.

    Je ne savais pas pourquoi, mais cette fille m’attirai étrangement. J’avais l’impression qu’elle me possédait sans même me regarder.

    Aussi, je décidai de partir à sa rencontre.

     

    Au fur et à mesure que je m’approchais d’elle, je distinguais des détails que je n’avais pas remarqué avant : par exemple, son livre s’intitulait Hunger Games, un livre que j’avais lu et relu des milliers de fois sans jamais m’en lasser, un des seuls livres que j’aimais…

    Ses chaussures étaient des baskets « Nike » qui ne faisaient pas trop « sportive ».

    Elle avait également une multitude  de multitudes de bracelets multicolores ornant son poignet droit ; le gauche était réservé à la montre.

     

    Lorsque je fus suffisamment près d’elle pour pouvoir la toucher, elle redressa le tête et m’observa de haut en bas. Puis elle me dit :

     

    - Oui ?

     

    J’étais médusé, je ne savais que dire… Je bredouillais des paroles incompréhensibles. L’inconnue m’observa avec intérêt, je trouvai enfin quelque chose à dire :

     

    - Le livre que tu lis… Je l’ai lu aussi… Suzanne Collins est très douée pour plonger le lecteur dans un autre décor… J’aime beaucoup.

    - Je ne sais pas trop si j’aime… C’est pas totalement mon style les trucs gore comme ça. Je préfère le fantastique.

    - Ce n’est pas du fantastique Hunger Games ?

    - Justement, je sais pas trop… Me dit-elle en se remettant à lire.

     

    Ne sachant que faire, je m’assis à ses côtés sur le banc, cela ne sembla pas la gêner, elle ne dit rien.

     

    - Dis moi, demandais-je, est-ce que tu aimes lire ?

    - Oui… Dit-elle sans décrocher le nez de son livre…

    - Et écrire ?

    - Je ne sais pas écrire bien… Pourtant j’aimerais. Quand je vois mes amis qui écrivent de merveilleux textes, je suis jalouse, et toi, tu aimes écrire ?

    - J’adore, d’ailleurs, je vais peut-être commencer un roman.

    - Ah bon ? Pourras-tu me le faire lire ?

     

    Je réfléchis un instant, que venais-je de dire, je n’avais jamais eu la moindre intention d’écrire ce livre, et pourtant…

     

    - Bien sur, je te le ferai lire une fois qu’il sera fini.

     

    Nous restâmes assis face à face à nous contempler l’un l’autre. Puis, elle me dit :

     

    - Au fait, c’est quoi ton nom ?

    - Simon… Simon Parkinston.

     

    Ce nom sembla l’éclairé, elle écarquilla ses yeux bleus azur.

     

    - T’es pas celui qui a fait la coupure de sa vie à Marie Fernandez ?

    - Eh ben oui, c’est moi.. Dis-je en baissant les yeux, tu l’a connais ?

    - Un peu, mais d’après ce que je sais, c’est une peste.

     

    J’étais content qu’elle ai le même opinion que moi sur Marie. Je lui demandai :

     

    - Et toi, comment t’appelles-tu ?

    - Amy Stars… Répondit-elle simplement

    - Enchanté, murmurais-je.

    - De même…

     

    La cloche sonna peut de temps après, Amy me salua d’un geste de la main puis courut rejoindre sa classe. Moi, j’avais fini les cours, mais ce n’était pas pour autant que j’allais partir de l’université.

     

    Je me rassis sur le banc où Amy s’était tenue peu de temps auparavant. Tout ça semblait si irréel, comme une vision où l’on ignore si c’est un rêve ou si ce n’en est pas un.

    C’était comme si je l’avais rencontré dans mes rêves et ainsi, oublié chaque instant précieux de notre conversation.

     

    Amy…

     

    Sublime créature, elle aurait était un elfe que ça ne m’aurais pas étonné, sa peau claire m’avais donné l’impression que le lune l’aurais embrassé le jour de sa naissance afin qu’elle garde une peau pure.

     

    Dans ses yeux, la mer aurait pu s’y trouver tellement ils étaient bleus, ils paraissaient irréels en comparaison avec le reste de ce monde.

     

    Cette fille m’attira comme un aimant sans que je ne sache pourquoi, j’étais lié à elle, d’une manière… Ou d’une autre…

     

    *    *    *  

     

    Sur le chemin du retour, je passa dans une papeterie, où je pus m’acheter des reserves pour trois mois de dessins, la vendeuse, toujours aussi dépressive, à oubliée de me compter les portes mines que j’avais acheté avec

    De retour chez moi, je pris des feuilles et un crayon, et je recommençai à dessiner sur mon canapé.

    Mais cette fois-ci encore, mes dessins avaient évolués, cette fois, c’était différentes représentations d’Amy sous plusieurs formes : ange, elfe, déesse… Je dessinais avec finesse chaque trait de son visage, chaque finesse de son corps…

     

    Puis, je me mis à l’écriture de mon roman. Je voulais un truc gore. Pourquoi ? Parce que j’aimais les romans gores qui devenaient sentimentaux à la fin…

     

    Ce serait l’histoire d’un fou qui se serais échappé de l’asile avec un seul but : tuer.

    Il aurais commencer à massacrer des victimes jusqu’au jour où il aurais rencontré une fille qu’il n’aurais pas osé tué. Ils vont devenir amis, voir même plus. Jusqu’au jour où elle va se rendre compte qu’elle aime un psychopathe assoiffé de sang…

     

    Pour la fin, je sais pas trop… J’improviserais surement !

     

    Motivé, je commença le premier chapitre : le fou s’échappe de l’asile, c’est un homme aux multiples défauts ; il a un œil en moins et une jambe qui boite, il est tellement laid que de loin on dirai un épouvantail. Il est hyper kleptomane et malveillant (non, sans blague !) ainsi que totalement associable.

    La raison pour laquelle il avait était mis en asile ? Il souffrait d’une asociabilité trop élevée pour être en liberté…

     

    *    *    *

    ???

    C’est le matin ! Je m’était endormis sur mon livre, il faut dire que j’étais tellement creuvé que j’aurais dormis n’importe où.

    Heureusement, c’est Samedi, et c’est bien commun que samedi y’a pas cours sauf pour les options spéciales…

    Le samedi, je ne l’aime pas trop… Pourquoi ?  Parce que ce jour là, je bosse dans une épicerie de 13 heures à 19 heures non-stop pour gagner un peu d’argent et payer mon loyer.

    M. Brandon mon boss est un homme sympa mais hyper maniaque ! Il ne supporte pas qu’un seul article soit mal rangé… Comme quoi y’a des gens bizarres…


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  • Arrivé à l’épicerie, je consultai ma montre ; ouf, pile à l’heure !

    Découragé d’avance, je pénétrai dans l’endroit sinistre qu’était l’épicerie.

     

    Celle-ci est sombre et ancienne ; on raconte qu’elle fut bâtie sur les vestige d’une forge de moyen-âge ; mais personne n’en n’est sur…

    Ce commerce est sans doute l’endroit le plus petit qu’on puisse trouver : il ne doit pas faire plus de quatre mètre sur quatre.

     

    Lorsque vous pénétrez dans l’épicerie, il faut peser moins de soixante kilos pour pouvoir réussir à se glisser entre l’étagère de légumes et le comptoir d’accueil.

    Sur la droite, vous trouvez toutes sortes de choses immangeables tels que des légumes, des épices, du thé, du café…

    Derrière le comptoir, à l’opposé, se trouve des choses comestibles (ce qui ne veut pas forcément dire que c’est très bon). Comme par exemple, des laitage, de la viande ou des féculents.

     

    Autre chose que je déteste içi, la tenue vestimentaire. On pourrait tout simplement nous faire porter un tee-shirt avec marqué « employé » et un jean tout simple, mais non, c’est plus compliqué…

     

    En guise de tee-shirt, vous portez une espèce de blouse noire et rouge (ce qui donne l’impression d’être déguisé en Dracula) avec une étiquette marqué de votre nom et prénom.

    Sauf, que, pour mon étiquette, il y a eu une erreur, au lieu de marquer « Simon Parkinston », ces abrutis ont marqué « Parkinston Simon ». Du coup, tout le monde m’appelle « M.Simon »

    Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est très gênant, surtout lorsque vos collègues vous appellent aussi comme ça.

     

    Le pantalon quant à lui est au choix, encore heureux car je suis très difficile en matière de pantalon. Souvent, mon grand jeu est de m’amuser à humilier ce maudit magasin en me mettant un pantalon noir taché de sang.

    Ce pantalon est en réalité un déguisement que j’avais eu l’honneur de porter pour l’enterrement de vie de garçon de mon cousin qui Fred qui est fan de vampires.

    Du coup, ça fait rire les enfants, choquer les grands-parents et humilier les autres vendeurs.

     

    Une fois habillé dignement pour la vente, je me faufila derrière le comptoir et aperçu l’une de mes meilleures amies : Clarisse.

     

    Clarisse est un peu une motivation pour aller à l’épicerie : elle est sympa, aimable, et elle a la particularité de parler cinq langues.

    Vous allez me dire, à Paris en hiver, le tourisme ne fait pas rage, mais en été, c’est vraiment très utile surtout pour les vendeurs qui ne parle que deux langues. Comme moi…

     

    Mon amie était occupée à négocier avec une vielle dame tandis que je cherchai à me rendre utile. C’est ça que je déteste dans ce boulot : tu essayes de te rendre utile… En vain.

    Alors, je me contentai de faire la liste inventaire des pates et des chips ; c’est à dire le truc le plus inutile au monde…

     

    Une fois que Clarisse eu fini son business avec la dame, elle se tourna vers moi et me fit une accolade amicale.

     

    Clarisse n’est pas la fille la plus féminine qu’on puisse trouver, excepté ses cheveux bruns, longs et ondulés ; elle met très peu de robes, de jupes ou de tee-shirts flashy de fille. Elle préfère le style jean et tee-shirt un peu masculins.

    En hiver comme en été, ses chaussures sont essentiellement des baskets noires, grises ou blanches.

    Son visage est très carré, ses yeux marron noisette ne sont pas mis en évidence à cause d’une paire de lunettes rectangulaires.

    Aucune trace de maquillage, aucun crayon n’a été utilisé pour souligner ses yeux. Cette fille est naturelle et masculine à la fois…

    Et une autre qualité de Clarisse : elle sourit tout le temps jamais elle ne s’arrête ! Elle est toujours en train d’afficher ses dents blanches face à son interlocuteur. Cela l’a rend très agréable à regarder et à écouter…Je suppose que même en dormant elle sourît ! (Enfin, je suppose car je ne l’ai jamais vue dormir).

     

    Clarisse s’adossa contre le présentoir et me dit :

     

    - Ca fait tellement longtemps que je ne t’ai pas vu !

     

    Il est vrai que les deux dernières fois, j’avais séché le boulot ; inutile de me demander pourquoi, personne n’aime travailler.

    Et évidement, moi, le plus grand comédien que la terre n’ai jamais connu, je balança la pire excuse du monde :

     

    - Euh… J’étais malade.

     

    Clarisse mon considéra d’un oeil absent, ma ruse ne fonctionnait pas trop…

     

    - Dit plutôt que t’as séché le travail…

    Grillé !

     

    - Oui… En fait c’est ça… Murmurais-je en rougissant.

    - Tu es incorrigible ! Comment vas-tu te payer ton appart’ ?

    - Je me débrouille…

    - Si tu continues à sécher le boulot, tu vas finir par te faire virer, c’est ça que tu veux ?

    - Honnêtement oui, ce boulot me pourrit tous mes samedi avouais-je en toute franchise.

     

    Clarisse se détourna et murmura quelque chose comme « pfff, les garçons… » . J’était amusé d’avoir dit ça, mais je voyais qu’elle ne partageait pas de tels amusements. Alors, j’orientai la discussion autrement :

     

    - Sinon, comment se passe ta fac de langues ?

    - Mal… Me répondit-elle simplement

     

    J’étais sidéré ! Sa fac de langues était l’une des choses que Clarisse tenait à réussir, et là elle me disait que ça se passait mal pour elle…

     

    - Pourquoi ? Lui ais-je demandé.

    - Je ne…

    - Quoi ?

    - Je ne peux pas en parler…

    - Clarisse ! Me suis-je exclamé. Dis le moi, je suis ton pote ou quoi ?

    - Désolée mais… non

    - Ca va te soulager d’en parler ! Essaie-je de la convaincre.

     

    Clarisse ferma les yeux quelques secondes, poussa un soupir et déclara :

     

    - … Ca s’est passé l’autre jour ; je sortais de l’université lorsque je me suis faite agressée dans la rue. C’était un mec grand et baraqué qui était super chelou… Il faisait tout noir, alors j’ai pas pu le distinguer clairement. Mais tout ce que j’ai vu, c’est que je ne le connaissais pas… C’est sur.

    - Mais, Clarisse, qu’est-ce qu’il t’a fait ? Demandais-je surpris et angoissé à la fois d’entendre la suite.

    - Il m’a juste pris deux billet de cinq euros et donné la gifle de ma vie.

    - C’est tout ?

     

    Clarisse me fusilla du regard, il était évident que pour elle ce « n’était pas tout » qu’elle elle avait sans doute vécu les pires instants de sa vie.

     

    - J’en reviens pas… Murmurais-je

     

    Nous passâmes plusieurs heures sans échanger le moindre mot, nous vendions, négocions, expliquions… Mais nous ne nous regardions pas. J’étais bouleversé par ce qu’elle venait de dire. Pour une bonne et simple raison : Clarisse, je savais qu’elle ne sourirait plus de la même manière, qu’elle ne serait plus jamais la même, qu’elle aurait toujours peur de sortir seule, peur de se rendre à pied à la fac… Mais je savais également que je ne la regarderais plus de la même manière. Je savais que, quoi que je fasse, jamais elle ne changerait, elle était figé de peur ainsi… Pour toujours, et à jamais…

     

    D’ailleurs, la manière dont elle a résumé son agression, on aurait pu voir un truc banal. Un homme qui frappe une jeune fille afin de pouvoir profiter de ce moment d’inatention pour lui voler quelques billets.

    Rien d’extraordinaire dans cette agression.

    Mais en voyant le visage de Clarisse, je sais très bien que jamais elle n’aura le même regard…

     

    La vie est injuste envers ceux qui sont justes…

     

    Clarisse n’a jamais mérité ça… Jamais…


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