• Remember

    Ici, vous trouverez mon roman "remember". Balancez vos avis !!

  •  Je marche sur un chemin de marbre. Bien que marcher soit la chose la plus facile à faire, j’ai l’impression que l’instant où j’ai appris à le faire est si loin désormais…

    D’ailleurs, où ai-je appris à marcher ? Avec qui ? C’est pourtant un souvenir simple. Tout le monde sait qu’il a appris à marcher dans un parc, un jardin, une crèche, ou chez lui. Avec sa famille.

    Famille, c’est un mot dont je comprends le sens mais… Ai-je eut une famille, des parents ? Oui, c’est forcé. Mais qui sont-ils ?

    Je remue ma mémoire, il n’y a rien… Je n’ai aucun souvenir…

    Pourtant j’avance… Guidée par un instinct inaliénable.

    Mes pas font un léger « clop » sur le carrelage blanc.

    Blanc, c’est la couleur des nuages dans le ciel, de la neige en hiver.

    La neige, je me rappelle maintenant, c’est comme de la mousse blanche qui jonche le sol en hiver.

    L’hiver… Une des quatres saison, les autres sont l’été, le printemps et l’automne.

     

    Je pourrais continuer de mot en mot, me rappeler tout ce que je sais sur chacun d’eux. Cependant, aucun souvenir n’est lié à mes mots.

     

    L’endroit dans lequel je marche ressemble à un hall de gare, le plafond est vitré et projette une vive lumière dans tout le hall.

    Les murs sont en pierre brune, comme il se faisait autrefois. Sur les côté, il y a des arches sculptés dans les murs.

    Le hall semble long et interminable, je marche, je ne m’arrête pas. Pourquoi donc ? J’ai l’impression que mon esprit refuse de m’écouter, il a envie de continuer, il est curieux.

    Je marche désormais plus vite, je cours presque.

    J’ai envie d’avancer, d’aller plus loin.

    Je n’ai plus de souvenir, je ne me souviens de rien.

     

    « Stoooop ! »

     

    Je me stoppe net. Un homme surgit de nulle part se trouve devant moi, il est grand, musclé et chauve. Il me fait penser à un militaire avec sa veste verte aux motifs camouflages.

    Le militaire se situe à presque un mètre de moi, mais pourtant, je le sens si proche.

     

    -       Vous m’avez entendu ? Arrêtez vous !

    -       Je suis déjà arrêtée rétorquais-je sur un ton de défensive.

     

    Ma voix… J’ai l’impression que c’est une voix étrangère, elle est claire, aigue et elle résonne dans la gare.

     

    -       Tout le monde est arrêté, pourquoi avez-vous continué ?

    -       Tout le monde ?

     

    Il me désigne quelque chose derrière moi, c’est là qu’en me retournant, j’ai compris.

    A vingt mètres derrière moi, se trouvent une trentaine de jeunes, environs vingt ans qui semblent totalement perdus. Ils ne s’observent même pas les uns les autres. Non, ils s’observent eux même .

    Tandis que je les rejoins en courant, d’autres hommes semblables à celui qui m’a stoppé surgissent de part et d’autre du groupe, comme pour les encadrer.

     

    Un homme aux yeux bleus turquoise et en costar se plaça devant nous et se mis à nous hurler des ordres.

     

    -       Suivez-moi ! N’essayez pas de fuir, vous ne survivrez pas !

     

    Perplexes, nous nous mirent à suivre l’homme. Tout le groupe semble avancer en silence. Seuls quelques individus s’autorisent à parler entre eux. Je saisis des bribes de conversations.

     

    «  On est où ? »

    «  Je me rappelle même plus comment je m’appelle »

    « Je me souviens de rien ! »

    « C’est qui ceux-là ? »

     

    -       Vous aurez tout le temps de discuter pendant le train. En attendant, silence !

     

    Tout le monde se tait. Soudain, un garçon blond et élancé s’approche de l’homme aux yeux bleu et demande :

     

    -       Où on est ?

    -       Vous le saurez plus tard crache l’homme.

    -       J’ai plus de souvenirs monsieur ! Je sais même plus comment je m’appelle !

    -       Regagnez vos rangs et taisez vous !

     

    D’ailleurs c’est vrai ça, même moi je ne sais plus comment je m’appelle, et je n’ai plus de souvenir.

    Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

    A ma droite, se trouve une fille rousse coiffée avec une longue tresse me regarde fixement.

    J’approche mon visage d’elle et lui dit doucement ;

     

    -       Tu sais où on est ?

    -       Non, murmure-elle. Personne ne le sais, je ne sais même pas ce que c’est que ce train.

    -       Moi non plus.

    -       C’est fou je ne me souviens de rien !

    -       Moi non plus répétais-je en baissant la tête.

     

    Nous marchâmes une dizaine de minutes dans une seule direction : tout droit. Arrivés au bout du hall, nous découvrîmes un fossé d’à peu près un mètre de fond.

    L’homme en costar parla d’une voix claire et nette ;

     

    -       Je sais que très peu d’entre vous ont déjà pris les trains d’autrefois mais vous allez voir, le trajet n’est pas si long.

    -       Ecoutez bien ce que l’on vous dit ! Beugla un militaire, si vous ne respectez pas les règles, vous mourrez içi même !

     

    Tandis qu’il crachait ses mots, je le voyais caresser un pistolet qui se tenait à sa ceinture.

     

    Quelques minutes plus tard, nous entendîmes un bruit sourd, « un train ! » pensais-je.

    mais le train qui arriva ne ressemblait guère à ceux que j’avais déjà pris, celui-ci était noir de suie et roulait sur des rail métalliques.

    Je dois reconnaître que les trains volants ont quand même plus de design, et sont plus silencieux. On les prend pour aller d’un bout d’une ville à l’autre, ou d’un pays à un autre.

     

    -Montez ! Beugla un autre militaire à lunettes.

     

    Un garçon aux cheveux roux comme la jeune fille qui se tenait à côté de moi appuya sur un bouton carré et la porte s’ouvrit.

    L’intérieur du train était gris et poussiéreux, il y avait deux rangées de sièges noir et gris par wagon. Tandis que nous avancions dans le train, les murmures se faisaient de plus en plus fort. Bizarrement, ils ne firent pas interrompus par un militaire.

    La fille rousse était derrière moi et me chuchota dans l’oreille.

     

    -       Les militaires derrière moi parlent de nous séparer en deux groupes, on reste ensemble hein ?

     

    Je ne savais pas ce que cette fille avait avec moi, on n’avait même pas parlé deux minutes qu’elle me considérait déjà comme sa meilleure amie. Mais je répondis quand même :

     

    -       Ok…

     

    Comme il fallait si attendre, au bout de quelques wagons, un militaire beugla ;

     

    - Les vingt premiers de la file, continuer à avancer, les autres, restez ici et installez vous !

     

    Mon « amie » me sourit et me fit signe de m’asseoir dans les fauteuils juste à ma gauche. Quelques secondes plus tard, elle était assise à côté de moi.

    Les fauteuils étaient inconfortables et la mousse qu’ils contenaient avaient commencé à partir. Mais, ça faisait du bien d’être assise.

    Comme je m’y attendait, dès que les militaires sortirent du wagon, tout le monde commença à parler y compris ma voisine rousse.

     

    -       Tu sais où on est ?

    -       Je t’ai déjà dis non… Répliquais avec un sourire pour ne pas être trop froide.

    -       C’est fou, je sais même plus comment je m’appelle et je me souviens de rien… C’est trop bizarre, y’a comme un vide dans ma tête.

    -       C’est pareil pour vous ?

     

    Un des garçon assis devant nous s’était mis à genoux sur son fauteuil et s’était retourné vers nous. Il avait les cheveux longs et noirs jusqu’aux épaules et des yeux entre le gris et le bleu.

     

    -       De quoi ? Rétorquais-je sur la défensive.

    -       Vous non plus vous ne vous rappelez de rien ?

    -       Non, même pas mon prénom répondis ma voisine.

    -       Je sais même pas où on va !

     

    Son voisin se retourna, je le reconnu, c’était le garçon blond et élancé qui avait parlé tout à l’heure.

     

    -       C’est quand même dingue, on a plus de souvenir !

    -       Par contre, j’ai constaté qu’on a gardé nos connaissances fit la rousse.

    -       Comment ça ? Demandais-je ?

    -       Je sais toujours faire des maths, je me rappelle de tous les théorèmes de chimie que j’ai du apprendre, je me rappelle que les vieux trains comme celui-ci s’appellent « TGV » autrement dit : train à grande vitesse et…

    -       C’est bon on a compris la coupa le garçon brun. En effet c’est très bizarre.

    -       Sans parler de ces gens ! S’écria ma voisine en pointant du doigt un militaire assis au fond du wagon. Je sais pas vous mais moi il me fichent la trouille avec leur flingues.

    -       Le plus bizarre de tous lui dis-je, c’est l’homme en costar, on dirait qu’il dirige tout !

    -       C’est clair !

     

    J’allais rétorquer autre chose mais c’est à ce moment là qu’un militaire entra dans le wagon. Très vite, les bavardages cessèrent.

     

    -       Bonjour à tous ! Je m’appelle Ben ! Évidemment, vous ne comprenez pas ce qu’il se passe et ce qu’on fait ici. Vous saurez tout ça en temps voulu ! En attendant, vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez. Si je vous répond « confidentiel », c’est que pour le moment, vous ne pouvez pas en savoir plus. Allez-y !

     

    Très vite, les questions surgissent de nulle part et résonnent clairement dans le wagon. Contrairement à ce que j’aurais pensé, tout le monde se tait dès qu’une réponse est prononcé.

     

    -       Où est-ce qu’on va ?

    -       Confidentiel.

    -       Pourquoi on a plus de souvenirs ?

    -       Confidentiel.

    -       Qui êtes-vous ?

    -       Confidentiel.

     

    Rapidement, tout le monde compris qu’on ne pouvait pas poser toutes les question qu’on voulait. Du coup, celle-ci étaient un peu moins directes.

     

    -       J’ai plus de souvenir c’est normal ?

    -       Oui, personne n’a de souvenir içi.

    -       Mais, on les a perdus ?

    -       Non, pas tout à fait.

    -       Comment ça se fait que je ne me rappelle plus comment je m’appelle ?

    -       Tu as perdu tes souvenirs, et donc, ton prénom également.

    -       En quelle année on est ?

    -       Toujours en 2073.

     

    Les réponses étaient claires et courtes. Pour avoir un maximum d’information en un laps de temps relativement réduit.

     

    -       Est-ce que c’est loin là on va ? Demanda la jeune rousse.

    -       C’est à environ trente minutes..

    -       Et on saura vraiment tout ? Me surpris-je à demander.

    -       Tout ce que vous voulez savoir.

    -       Est-ce qu’on a des familles au moins ? Demanda le garçon brun.

    -       Oui.

    -       Et des souvenirs, on en a déjà eu ? Demandais-je à nouveau.

    -       Oui.

    -       Est-ce que un jour on va rentrer chez nous ?

    -       Oui.

    -       Quand ?

     

    Ben marqua une pause.

     

    -       Dans un à cinq ans.

     

    Des cris surgirent, une agitation se créa dans le wagon. Dans un à cinq an nous reverons les notres. Dans un à cinq ans nous comprendront ce qu’il s’est passé.

     

    -       Bon voyage ! Déclara-t-il.

     

    Et il partit dans le wagon de devant…


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