• Depuis trois jours, la mer est autour de nous, depuis trois jour, l’air salé nous fait éternuer sans arrêt ; depuis trois jours, mon cœur ne bat que pour une seule femme : Carioca.

                Cette fille est à la fois la déesse des océans et la déesse de l’amour, ses yeux sont grands et ronds, et ils sont s’y bleus que je m’y plongerais volontiers. Ses mains sont si douces qu’elles me réchauffent le cœur ; ses cheveux blond ondulent paisiblement autour de sa tête et lui tombent jusqu’à la taille. Elle est la plus belle des créatures de Dieu.

                Cependant, n’étant que matelot, je ne peux pas exactement savoir à quoi correspond l’amour. Aimer une femme, est-ce juste comme aimer la mer, au point de vouloir la voir tous les jours et rester des heures à la contempler, sans rien faire ?

    Ou alors, est-ce de la désirer au point de s’en déchirer le cœur ? Milles questions trottent dans ma tête, de jours en jours…

                La vie de matelot n’est gère agréable : des conditions de vie horribles à bord d’un bateau hors la lois ; être l’esclave d’un capitaine qui torture des gens pour le simple plaisir. Non, ce n’est gère une vie enviable. Cependant, j’aime ce « métier » si je peux me permettre de l’appeler ainsi. Ce que j’aime ici, c’est la mer, d’ailleurs, je suppose que sans la mer, aucun homme n’aurais frôlé son pied sur la terre. Il n’y aurait personne, rien…

                Ce matin, je suis de corvée ; notre programme de la journée étant divisé en seulement quartes parties, je sais que j’y aurait droit à un moment ou à un autre. D’ailleurs, notre programme ce résume à ça :

     

    1 : Corvées

    2 : Sieste (nous ne dormons vraiment jamais)

    3 : repas (si vous appeliez du poisson pas cuit un repas, alors nous avons la même signification de ce mot !)

    4 : Autre

     

    Je dois avouer que notre programme n’est gère excitant ; toujours la même routine quotidienne, les mêmes geste. A croire que nous sommes des machines à tout faire.

    Cependant, dans la catégorie « autre », je me permet de faire deux sous catégories :

    En premier, la sous catégorie « rien ». Oui car « autre » signifie pour la plupart du temps rien. Car lors de ce petit temps de répit nous pouvons observer la mer ou nous balader sur le pont (geste souvent mal vu du capitaine).

    L’autre sous catégorie est la catégorie « aide du capitaine ». C’est peut-être le moment le plus excitant dans la vie d’un matelot. Car oui, en effet vous aurez l’autorisation de parler avec le capitaine, d’écouter ses formidables récits où il est toujours mis en valeur, de voir nos prochaines destinations, d’étudier les cartes etc…

    C’est vraiment ce que l’on peut espérer de mieux… ou de pire. Certains attendant de rencontrer le capitaine avec impatiente, et d’autres le redoutent. D’après ce qu’en dit la rumeur, beaucoup de matelots auraient perdus la vie suite à un tête à tête avec le capitaine.

    Sur ce bateau, j’ai un vieil ami : Cristiano. Ce jeune homme est à peine plus âgé que moi, il a  dix-huit ans tout au plus ; mais lui est respecter de tous car il a  eu le privilège de rencontrer la capitaine.

    Il raconte souvent avec émotion comment le capitaine et lui se sont entendus à merveille ; il raconte également comment il a recalculé la trajectoire du bateau avant de s’apercevoir que le capitaine allait trop au sud.

    La modestie n’est pas le fort de mon ami.

     

    Pendant que je m’acharnait à passer le balais humide sur le pont, un oiseau vert volait autour de moi frénétiquement ; cet oiseau se nomme Solem. C’est un oiseau que j’ai eu le plaisir de recueillir suite à la découverte d’un île où rayonne le soleil. J’avais trouvé Solem sur la plage, mourant, je l’avais aussitôt adopté car ses plumes (vertes et bleus) me rappelaient la mer et la végétation ; deux contraires.

    Solem était un perroquet qui d’ordinaire, savait répéter, prononcer et même parfois épeler les mots. Le miens ne savait dire qu’une chose : « cacahuète » ; lorsqu’il avait compris que dans ma besace de cuir se trouvait des centaines de ces petites choses, il n’avait cesser de répéter ce mot à longueur de journée.

    Au début, le trouvant adorable et attendrissant, je cédait et lui donnait des cacahuètes ; mais il me fallu apprendre à économiser ma nourriture à peu près comestible à bord de ce navire, donc je fus contrains de lui refuser.

    Maintenant, il ne quémande que très rarement et uniquement dans les cas de « grosse famine ». C’est à dire, maintenant, à midi pile, quand le soleil tape sur le pont.

     

    - Cacahuète ! Cacahuète ! Répétait-il .

    - Calme toi Solem, tu vas en avoir.

     

    Je glissa ma main dans ma besace et sortit une grosse poignée de cacahuète que nous partageâmes ensemble ; c’est à ce moment précis, que le second du capitaine choisit de faire son apparition sur le pont.

    Le second était détesté de tous ; et encore plus méprisé que le capitaine. Pourquoi ? Parce qu’avec lui, nous n’avons aucune liberté ; il est toujours en train de nous critiquer, de nous ordonner des ordres secs et sans aucune politesse.

                Une autre raison : il est le préféré du capitaine et profite donc d’une chambre à lui tout seul, de nourriture variée et équilibrée, d’un salaire plus élevé et de certains privilèges dont nous sommes nombreux à vouloir profiter.

                Le second se place devant moi, se racle la gorge et déclare d’un ton ironique :

     

    - Matelot ! Votre stupide oiseau à eu une immense honneur hier ! (Il ne me laisse même pas le temps de demander quoi que ce soit avant de continuer :) Il a connu l’honneur de visiter mes quartiers ! Et deviner quelle est la preuve de ce que j’avance : j’ai trouvé  ses selles sur mon lit ! Veillez à ce que cela ne se reproduise plus ! A moins que vous ne vouliez que votre stupide piaf se retrouve au fond de l’océan pattes et ailes liées !

     

    Rien qu’à la perspective de voir le cadavre de Solem reposant dans l’océan, j’en frissone, alors, je me soumet et déclare :

     

    - Cela ne se reproduira plus, vous avez ma parole monsieur…

    Le second ne dit rien et tourna les talons pour repartir dans la direction opposé. Solem qui avait compris qu’on parlait de lui, vint se poser jouer sur mon épaule droite et poussa un petit cris timide.

     

    - Eh oui ! Tu vois comment ça va se terminer si tu continues tes bêtises ?! Ton corps plumeux se trouvera au fond de l’océan glacial, c’est ce que tu veux ?

     

    Solem baissa la tête, bien conscient que je lui faisait une réprimande. Il resta perché sur mon épaule en guise de solidarité pendant que je passait le balais.

                Vers midi, je me rendit sur le petit pont, là où nous prenions notre repas ; Solem n’essayer même pas de quémander lorsqu’il vit l’espèce de bouillons qui s’offarient devant nos yeux affamés.

                Mais sur ce navire, pas question de faire la fine bouche ; car pour le peu de nourriture que tu as, l’idéal c’est quand même de manger ce qu’on te donne que ce soit bon ou pas.

                 Cristiano vint s’asseoir à ma table où se trouvait déjà Jared et Jan ; ce sont deux frères que nous avons retrouvés quasi morts sur une petite île ; ils n’ont aucun souvenir de leur vie antérieure (bien que je leur soupçonne de tout savoir mais de ne rien nous dire). Ils sont grands, baraqués et sont presque identiques ; la seule chose qui les différencie, c’est leur caractère : brutal et arrogant pour Jared, timide et sensible pour Jan.

                Une fois que Cristiano fut assit, il déclara :

     

    - Aujourd’hui, le capitaine va élire des matelots pour lui venir en aide à certains moments de la journée ; je suppose que je serait parmi eux, mais pour vous… (il déforma sa bouche d’un air arrogant) je ne sais pas tellement si vous êtes le genre du capitaine.

    - Sois plus modeste et peut-être que je prendrait la peine de t’écouter Cristiano. Murmura Jared d’un air menaçant.

    - Je te ferait remarquer, qu’autour de cette table, je suis bien le seul à avoir dialogué avec le capitaine. Tu me dois donc un minimum de respect, car si l’on est logique, je suis supérieur à toi.

    - Serais-tu en train de me menacer ? Murmura Jared entre ses dents.

    - Jamais de la vie ! Je ne m’attaque pas au faible moi !

     

    Voyant la tension monter entre mes deux congénères, je dit à tout hasard ;

     

    - Eh heum… Ce matin j’ai croisé le second et…

     

    Ils ne me laissèrent même pas le temps de finir ma phrase ; Cristianio avait repris part au combat :

     

    - Je suis ton supérieur, le capitaine me fait confiance, pas toi.

    - Tu veux vraiment avoir une démonstration de mes muscles sur toi ? Je serais ravi !

    - Eh les gars ! M’étranglais-je.

    - Laisse tomber ; c’est une affaire entre nous ! Trancha Cristiano

     

    Voyant que m’imposer ne servirais à rien, je me rassit et observa la scène d’un air absent. 


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    Depuis trois jours, la mer est autour de nous, depuis trois jour, l’air salé nous fait éternuer sans arrêt ; depuis trois jours, mon cœur ne bat que pour une seule femme : Carioca.

                Cette fille est à la fois la déesse des océans et la déesse de l’amour, ses yeux sont grands et ronds, et ils sont s’y bleus que je m’y plongerais volontiers. Ses mains sont si douces qu’elles me réchauffent le cœur ; ses cheveux blond ondulent paisiblement autour de sa tête et lui tombent jusqu’à la taille. Elle est la plus belle des créatures de Dieu.

                Cependant, n’étant que matelot, je ne peux pas exactement savoir à quoi correspond l’amour. Aimer une femme, est-ce juste comme aimer la mer, au point de vouloir la voir tous les jours et rester des heures à la contempler, sans rien faire ?

    Ou alors, est-ce de la désirer au point de s’en déchirer le cœur ? Milles questions trottent dans ma tête, de jours en jours…

                La vie de matelot n’est gère agréable : des conditions de vie horribles à bord d’un bateau hors la lois ; être l’esclave d’un capitaine qui torture des gens pour le simple plaisir. Non, ce n’est gère une vie enviable. Cependant, j’aime ce « métier » si je peux me permettre de l’appeler ainsi. Ce que j’aime ici, c’est la mer, d’ailleurs, je suppose que sans la mer, aucun homme n’aurais frôlé son pied sur la terre. Il n’y aurait personne, rien…

                Ce matin, je suis de corvée ; notre programme de la journée étant divisé en seulement quartes parties, je sais que j’y aurait droit à un moment ou à un autre. D’ailleurs, notre programme ce résume à ça :

     

    1 : Corvées

    2 : Sieste (nous ne dormons vraiment jamais)

    3 : repas (si vous appeliez du poisson pas cuit un repas, alors nous avons la même signification de ce mot !)

    4 : Autre

     

    Je dois avouer que notre programme n’est gère excitant ; toujours la même routine quotidienne, les mêmes geste. A croire que nous sommes des machines à tout faire.

    Cependant, dans la catégorie « autre », je me permet de faire deux sous catégories :

    En premier, la sous catégorie « rien ». Oui car « autre » signifie pour la plupart du temps rien. Car lors de ce petit temps de répit nous pouvons observer la mer ou nous balader sur le pont (geste souvent mal vu du capitaine).

    L’autre sous catégorie est la catégorie « aide du capitaine ». C’est peut-être le moment le plus excitant dans la vie d’un matelot. Car oui, en effet vous aurez l’autorisation de parler avec le capitaine, d’écouter ses formidables récits où il est toujours mis en valeur, de voir nos prochaines destinations, d’étudier les cartes etc…

    C’est vraiment ce que l’on peut espérer de mieux… ou de pire. Certains attendant de rencontrer le capitaine avec impatiente, et d’autres le redoutent. D’après ce qu’en dit la rumeur, beaucoup de matelots auraient perdus la vie suite à un tête à tête avec le capitaine.

    Sur ce bateau, j’ai un vieil ami : Cristiano. Ce jeune homme est à peine plus âgé que moi, il a  dix-huit ans tout au plus ; mais lui est respecter de tous car il a  eu le privilège de rencontrer la capitaine.

    Il raconte souvent avec émotion comment le capitaine et lui se sont entendus à merveille ; il raconte également comment il a recalculé la trajectoire du bateau avant de s’apercevoir que le capitaine allait trop au sud.

    La modestie n’est pas le fort de mon ami.

     

    Pendant que je m’acharnait à passer le balais humide sur le pont, un oiseau vert volait autour de moi frénétiquement ; cet oiseau se nomme Solem. C’est un oiseau que j’ai eu le plaisir de recueillir suite à la découverte d’un île où rayonne le soleil. J’avais trouvé Solem sur la plage, mourant, je l’avais aussitôt adopté car ses plumes (vertes et bleus) me rappelaient la mer et la végétation ; deux contraires.

    Solem était un perroquet qui d’ordinaire, savait répéter, prononcer et même parfois épeler les mots. Le miens ne savait dire qu’une chose : « cacahuète » ; lorsqu’il avait compris que dans ma besace de cuir se trouvait des centaines de ces petites choses, il n’avait cesser de répéter ce mot à longueur de journée.

    Au début, le trouvant adorable et attendrissant, je cédait et lui donnait des cacahuètes ; mais il me fallu apprendre à économiser ma nourriture à peu près comestible à bord de ce navire, donc je fus contrains de lui refuser.

    Maintenant, il ne quémande que très rarement et uniquement dans les cas de « grosse famine ». C’est à dire, maintenant, à midi pile, quand le soleil tape sur le pont.

     

    - Cacahuète ! Cacahuète ! Répétait-il .

    - Calme toi Solem, tu vas en avoir.

     

    Je glissa ma main dans ma besace et sortit une grosse poignée de cacahuète que nous partageâmes ensemble ; c’est à ce moment précis, que le second du capitaine choisit de faire son apparition sur le pont.

    Le second était détesté de tous ; et encore plus méprisé que le capitaine. Pourquoi ? Parce qu’avec lui, nous n’avons aucune liberté ; il est toujours en train de nous critiquer, de nous ordonner des ordres secs et sans aucune politesse.

                Une autre raison : il est le préféré du capitaine et profite donc d’une chambre à lui tout seul, de nourriture variée et équilibrée, d’un salaire plus élevé et de certains privilèges dont nous sommes nombreux à vouloir profiter.

                Le second se place devant moi, se racle la gorge et déclare d’un ton ironique :

     

    - Matelot ! Votre stupide oiseau à eu une immense honneur hier ! (Il ne me laisse même pas le temps de demander quoi que ce soit avant de continuer :) Il a connu l’honneur de visiter mes quartiers ! Et deviner quelle est la preuve de ce que j’avance : j’ai trouvé  ses selles sur mon lit ! Veillez à ce que cela ne se reproduise plus ! A moins que vous ne vouliez que votre stupide piaf se retrouve au fond de l’océan pattes et ailes liées !

     

    Rien qu’à la perspective de voir le cadavre de Solem reposant dans l’océan, j’en frissone, alors, je me soumet et déclare :

     

    - Cela ne se reproduira plus, vous avez ma parole monsieur…

    Le second ne dit rien et tourna les talons pour repartir dans la direction opposé. Solem qui avait compris qu’on parlait de lui, vint se poser jouer sur mon épaule droite et poussa un petit cris timide.

     

    - Eh oui ! Tu vois comment ça va se terminer si tu continues tes bêtises ?! Ton corps plumeux se trouvera au fond de l’océan glacial, c’est ce que tu veux ?

     

    Solem baissa la tête, bien conscient que je lui faisait une réprimande. Il resta perché sur mon épaule en guise de solidarité pendant que je passait le balais. 


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  • Pour ou contre avoir des livres imposés en français ?

    Il est rare d'avoir une année scolaire au collège où nous n'avons aucun livre imposé à lire...

    Ces livres imposés sont cencés nous aider à mieux comprendre la programme, nous immaginer un peu plus ce qu'on étudie... 

    Cependant, ces livres sont souvent des livres assez anciens, écrit étrangement.

    Mais vous, êtes-vous pour ou contre les livres imposés ? 

    Pour ma part, je n'ai pas tellement d'avis ; 

     Je trouve que pour ceux qui n'aiment pas lire, c'est assez intéréssant, sinon ils ne lisent que des BD toute l'année !

     Par contre, les livres sont souvent ennuyeux et assez anciens; si les profs veulent faire aimer la lecture aux élèves, il faudrait qu'ils choisissent des livres intéréssants et récents (ex: harry potter pourrait être étudié pour le programme sur le fantastique en 4ème) 

    Donc, je suis pour mais seulement si c'est des bons livres ! 

    Et vous ? êtes vous pour ou contre ? 


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  • Les âmes vagabondes Stephanie Meyer 

    RésuméLa terre est envahit; l'humanité a presque entièrement disparu. Les corps humains sont contrôlés par ce qu'on appelle un "âme" mais qui n'est pas la leur. Il s'agit d'extraterrsetres qui s'emparent de nos corps.

    Cependant, lorsqu'une extraterrestre nommé vagabonde se fait insérée dans le corps de Mélanie Stryder, elle ressent toujours la présence de l'humaine qui refuse de laisser son corps comme ça, elles sont maintenant deux dans un seul corps... 

    Mélanie va donc tenter de guider vagabonde jusqu'a un refuge où les humains rescapés sont en sécurité. et parmis eux, se trouve son frère Jamie et son petit ami : Jared ainsi que pleins d'autre membres de sa famille...

    Cependant, ce n'est pas si simple de se faire accepter des autres lorsqu'on vient d'une autre planète... 

    Commentaires : Bien meilleur que Twilight, les âmes vagabondes est un livre touchant et sentimental où l'on vit une histoire d'amour à travers de la science-fiction... Un livre super, malgrés ses passages un peu trop détaillés et ses dialogues interminables !

    + Science fiction et amour 

    +  Histoire à suspence et sentimentale

    + Personnages très attachants

    - Trop de détails parfois 

    - Dialogues parfois trop longs 

    17/20

     

    Livre conseillé par lachouchoutedu72

     


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  • Arrivé à l’épicerie, je consultai ma montre ; ouf, pile à l’heure !

    Découragé d’avance, je pénétrai dans l’endroit sinistre qu’était l’épicerie.

     

    Celle-ci est sombre et ancienne ; on raconte qu’elle fut bâtie sur les vestige d’une forge de moyen-âge ; mais personne n’en n’est sur…

    Ce commerce est sans doute l’endroit le plus petit qu’on puisse trouver : il ne doit pas faire plus de quatre mètre sur quatre.

     

    Lorsque vous pénétrez dans l’épicerie, il faut peser moins de soixante kilos pour pouvoir réussir à se glisser entre l’étagère de légumes et le comptoir d’accueil.

    Sur la droite, vous trouvez toutes sortes de choses immangeables tels que des légumes, des épices, du thé, du café…

    Derrière le comptoir, à l’opposé, se trouve des choses comestibles (ce qui ne veut pas forcément dire que c’est très bon). Comme par exemple, des laitage, de la viande ou des féculents.

     

    Autre chose que je déteste içi, la tenue vestimentaire. On pourrait tout simplement nous faire porter un tee-shirt avec marqué « employé » et un jean tout simple, mais non, c’est plus compliqué…

     

    En guise de tee-shirt, vous portez une espèce de blouse noire et rouge (ce qui donne l’impression d’être déguisé en Dracula) avec une étiquette marqué de votre nom et prénom.

    Sauf, que, pour mon étiquette, il y a eu une erreur, au lieu de marquer « Simon Parkinston », ces abrutis ont marqué « Parkinston Simon ». Du coup, tout le monde m’appelle « M.Simon »

    Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est très gênant, surtout lorsque vos collègues vous appellent aussi comme ça.

     

    Le pantalon quant à lui est au choix, encore heureux car je suis très difficile en matière de pantalon. Souvent, mon grand jeu est de m’amuser à humilier ce maudit magasin en me mettant un pantalon noir taché de sang.

    Ce pantalon est en réalité un déguisement que j’avais eu l’honneur de porter pour l’enterrement de vie de garçon de mon cousin qui Fred qui est fan de vampires.

    Du coup, ça fait rire les enfants, choquer les grands-parents et humilier les autres vendeurs.

     

    Une fois habillé dignement pour la vente, je me faufila derrière le comptoir et aperçu l’une de mes meilleures amies : Clarisse.

     

    Clarisse est un peu une motivation pour aller à l’épicerie : elle est sympa, aimable, et elle a la particularité de parler cinq langues.

    Vous allez me dire, à Paris en hiver, le tourisme ne fait pas rage, mais en été, c’est vraiment très utile surtout pour les vendeurs qui ne parle que deux langues. Comme moi…

     

    Mon amie était occupée à négocier avec une vielle dame tandis que je cherchai à me rendre utile. C’est ça que je déteste dans ce boulot : tu essayes de te rendre utile… En vain.

    Alors, je me contentai de faire la liste inventaire des pates et des chips ; c’est à dire le truc le plus inutile au monde…

     

    Une fois que Clarisse eu fini son business avec la dame, elle se tourna vers moi et me fit une accolade amicale.

     

    Clarisse n’est pas la fille la plus féminine qu’on puisse trouver, excepté ses cheveux bruns, longs et ondulés ; elle met très peu de robes, de jupes ou de tee-shirts flashy de fille. Elle préfère le style jean et tee-shirt un peu masculins.

    En hiver comme en été, ses chaussures sont essentiellement des baskets noires, grises ou blanches.

    Son visage est très carré, ses yeux marron noisette ne sont pas mis en évidence à cause d’une paire de lunettes rectangulaires.

    Aucune trace de maquillage, aucun crayon n’a été utilisé pour souligner ses yeux. Cette fille est naturelle et masculine à la fois…

    Et une autre qualité de Clarisse : elle sourit tout le temps jamais elle ne s’arrête ! Elle est toujours en train d’afficher ses dents blanches face à son interlocuteur. Cela l’a rend très agréable à regarder et à écouter…Je suppose que même en dormant elle sourît ! (Enfin, je suppose car je ne l’ai jamais vue dormir).

     

    Clarisse s’adossa contre le présentoir et me dit :

     

    - Ca fait tellement longtemps que je ne t’ai pas vu !

     

    Il est vrai que les deux dernières fois, j’avais séché le boulot ; inutile de me demander pourquoi, personne n’aime travailler.

    Et évidement, moi, le plus grand comédien que la terre n’ai jamais connu, je balança la pire excuse du monde :

     

    - Euh… J’étais malade.

     

    Clarisse mon considéra d’un oeil absent, ma ruse ne fonctionnait pas trop…

     

    - Dit plutôt que t’as séché le travail…

    Grillé !

     

    - Oui… En fait c’est ça… Murmurais-je en rougissant.

    - Tu es incorrigible ! Comment vas-tu te payer ton appart’ ?

    - Je me débrouille…

    - Si tu continues à sécher le boulot, tu vas finir par te faire virer, c’est ça que tu veux ?

    - Honnêtement oui, ce boulot me pourrit tous mes samedi avouais-je en toute franchise.

     

    Clarisse se détourna et murmura quelque chose comme « pfff, les garçons… » . J’était amusé d’avoir dit ça, mais je voyais qu’elle ne partageait pas de tels amusements. Alors, j’orientai la discussion autrement :

     

    - Sinon, comment se passe ta fac de langues ?

    - Mal… Me répondit-elle simplement

     

    J’étais sidéré ! Sa fac de langues était l’une des choses que Clarisse tenait à réussir, et là elle me disait que ça se passait mal pour elle…

     

    - Pourquoi ? Lui ais-je demandé.

    - Je ne…

    - Quoi ?

    - Je ne peux pas en parler…

    - Clarisse ! Me suis-je exclamé. Dis le moi, je suis ton pote ou quoi ?

    - Désolée mais… non

    - Ca va te soulager d’en parler ! Essaie-je de la convaincre.

     

    Clarisse ferma les yeux quelques secondes, poussa un soupir et déclara :

     

    - … Ca s’est passé l’autre jour ; je sortais de l’université lorsque je me suis faite agressée dans la rue. C’était un mec grand et baraqué qui était super chelou… Il faisait tout noir, alors j’ai pas pu le distinguer clairement. Mais tout ce que j’ai vu, c’est que je ne le connaissais pas… C’est sur.

    - Mais, Clarisse, qu’est-ce qu’il t’a fait ? Demandais-je surpris et angoissé à la fois d’entendre la suite.

    - Il m’a juste pris deux billet de cinq euros et donné la gifle de ma vie.

    - C’est tout ?

     

    Clarisse me fusilla du regard, il était évident que pour elle ce « n’était pas tout » qu’elle elle avait sans doute vécu les pires instants de sa vie.

     

    - J’en reviens pas… Murmurais-je

     

    Nous passâmes plusieurs heures sans échanger le moindre mot, nous vendions, négocions, expliquions… Mais nous ne nous regardions pas. J’étais bouleversé par ce qu’elle venait de dire. Pour une bonne et simple raison : Clarisse, je savais qu’elle ne sourirait plus de la même manière, qu’elle ne serait plus jamais la même, qu’elle aurait toujours peur de sortir seule, peur de se rendre à pied à la fac… Mais je savais également que je ne la regarderais plus de la même manière. Je savais que, quoi que je fasse, jamais elle ne changerait, elle était figé de peur ainsi… Pour toujours, et à jamais…

     

    D’ailleurs, la manière dont elle a résumé son agression, on aurait pu voir un truc banal. Un homme qui frappe une jeune fille afin de pouvoir profiter de ce moment d’inatention pour lui voler quelques billets.

    Rien d’extraordinaire dans cette agression.

    Mais en voyant le visage de Clarisse, je sais très bien que jamais elle n’aura le même regard…

     

    La vie est injuste envers ceux qui sont justes…

     

    Clarisse n’a jamais mérité ça… Jamais…


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